On estime à 75 millions le nombre de personnes touchées par l’ostéoporose aux USA, en Europe et au Japon. Une femme sur 3 et un homme sur 5 après 50 ans souffrira d’une fracture à cause de l’ostéoporose.
Une opinion répandue est que la consommation d’une grande quantité de protéines animales augmente la résorption osseuse et donc, à terme, le risque de fracture.
L’explication avancée serait que les protéines animales augmentent la charge acide métabolique à cause de leur richesse en acides aminés soufrés. La nécessité de tamponner cette charge activerait les ostéoclastes pour fournir du bicarbonate à partir du carbonate de calcium osseux.
En réalité, le pH plasmatique varie trop peu pour activer la résorption osseuse par stimulation des ostéoclastes. L’acidose est efficacement régulée par les poumons, qui éliminent le dioxyde de carbone, et par les reins, qui éliminent les ions H+ d’abord sous forme d’ammonium puis de phosphates.
Un certain nombre d’études réalisées tant chez l’adulte que chez la personne âgée montre qu’un apport élevé de protéines favorise une bonne masse osseuse et musculaire.
Par exemple, chez les femmes âgées, après 5ans de suivi, une consommation de protéines de plus de 87g/j est corrélée à une minéralisation osseuse plus importante que pour un apport modéré (66-87g/j) ou bas (<66g/j).
Le niveau de la consommation protidique aurait d’autant plus d’impact que l’apport de calcium serait faible.
Plusieurs mécanismes possibles sont avancés. Une alimentation riche en protéines :
• est favorable à la synthèse d’IGF-1,
• faciliterait l’absorption intestinale du calcium,
• diminuerait la sécrétion de parathormone,
• augmenterait la masse musculaire.
Tous ces éléments sont favorables au bon état du squelette.
Jane E Kerstetter, Anne M Kenny, Karl L Insogna (2011) Dietary protein and skeletal health : a review of recent human research, Current Opinion in Lipidology, 22:16-20.