L’adulte développe parfois une aversion au lait, liée ou non à une mal digestion avérée du lactose, qui impacte sa consommation de calcium. D’après cette étude, cette aversion pourrait être surmontée par une consommation de lait en quantité croissante sur plusieurs semaines, les symptômes ressentis seraient aussi diminués. Ce serait une solution pour réintroduire les produits laitiers chez ces adultes. Cette étude américaine a eu pour but de déterminer l’efficacité d’une consommation répétée de lait à doses croissantes chez des sujets présentant une aversion au lait ou une intolérance au lactose. En effet, afin d’essayer d’augmenter les apports en calcium d’une partie de la population adulte faible consommatrice de produits laitiers, il est primordial de lutter contre l’aversion au lait. Cette aversion au lait peut avoir plusieurs causes, parmi lesquelles l’expérience déplaisante d’un inconfort digestif.
Les 27 participants (tout âge, sexe et ethnies confondus) présentaient une aversion au lait depuis plus d’un an et évitaient d’en consommer depuis plus de 6 mois. Cet échantillon a été divisé en deux groupes suivant leur capacité à digérer le lactose vérifiée au test à l’hydrogène expiré.
Au jour 1, l’inconfort digestif, l’aversion au lait et la consommation de calcium ont été évalués. Puis pendant 3 semaines, les participants ont consommé une quantité précise de lait à deux des trois repas principaux. Chaque semaine, cette quantité augmentait (semaine 1 : 115ml x2 ; semaine 2 : 157ml x2 ; semaine 3 : 236ml x2). Après ces 21 jours, les tests du premier jour étaient réitérés afin d’évaluer l’impact de l’exposition répétée de lait sur les symptômes d’inconfort digestif et sur l’aversion.
Pour les deux sous-groupes, la consommation régulière et croissante de lait a permis de diminuer de manière significative tous les symptômes ressentis. Cette diminution était plus importante chez les participants digérant mal le lactose.
Pour aller plus loin, les participants ont également été suivis à 3 et 6 mois. A 3 mois, le suivi a mis en évidence une augmentation de la consommation de lait liée à une diminution de l’aversion et une meilleure appréciation de son goût. A 6 mois, la tendance de consommation est stable ou diminue légèrement tout en restant néanmoins supérieure à la consommation initiale du jour 1.
Ainsi cette étude montre que la consommation répétée et en quantité croissante d’un aliment permettrait une diminution de l’aversion ainsi que l’adaptation du goût, une amélioration de la tolérance digestive à cet aliment et, en l’espèce, une augmentation de l’apport en calcium. La mise en place d’un protocole adapté permettrait d’augmenter de façon non négligeable l’apport en calcium d’un adulte présentant une aversion au lait.
Cette étude possède quelques limites : taille de l’échantillon, trop petit pour permettre l’extrapolation sans réserve des résultats à toute une population, les tests effectués basés sur une auto-évaluation pouvant aboutir à une sous ou sur évaluation en fonction des personnes. D’autres études, plus poussées, restent donc nécessaires.
L.E. O’Connor, T.K Eaton, D.A. Savaiano. (2015) Improving Milk Intake in Milk-Averse Lactose Digesters and Maldigesters. J Nutr Educ Behav.; 47(4):325-30