Les pratiquants de courses d’ultra-endurance doivent, avant l’effort et pendant l’épreuve, s’alimenter de façon adaptée pour limiter le déficit énergétique. L’hydratation joue également un rôle primordial pour préserver la bonne santé et optimiser les performances de ces athlètes.
Les courses d’ultra-endurance sont des épreuves sportives de course à pied, natation, cyclisme, ou multisports d’une durée allant de 6 heures à plusieurs jours ou semaines. La longue durée de ces courses requiert un effort très intense parfois pratiqué dans des conditions climatiques extrêmes. Une revue de littérature présente l’état des connaissances sur les implications nutritionnelles de ces compétitions hors norme.
Les auteurs mettent tout d’abord en avant que les pratiquants ne consomment pas, durant les courses, suffisamment d’énergie pour équilibrer les pertes énergétiques liées à l’exercice physique. Ce déficit énergétique peut, dans les cas extrêmes, atteindre jusqu’à 7000 kcal / jour. Il s’accompagne le plus souvent d’une diminution du poids corporel pouvant aller jusqu’à 5 % du poids mesuré au début de la course.
La déshydratation représente un risque majeur lors d’une épreuve d’ultra-endurance. Pour l’éviter, les athlètes consomment des quantités de boisson très importantes, parfois trop, pouvant provoquer des œdèmes périphériques, ou encore une chute de la concentration plasmatique de sodium, aboutissant parfois à une hyponatrémie, c’est-à-dire une concentration de sodium dans le plasma inférieure à 135 mmol/L, durant ou rapidement après l’exercice. Ce phénomène, qui peut avoir des conséquences très graves, s’observe le plus souvent lorsque les conditions climatiques sont extrêmes. Pour minimiser le risque d’hyponatrémie et optimiser le taux plasmatique de sodium, une consommation de 300 à 600 mL/h de fluide est recommandée, contenant du sodium à hauteur de 10-25 mmol/L.
Différentes stratégies nutritionnelles existent pour se préparer à ce type d’épreuves, telles que la surcharge en glycogène qui permet de maximiser les réserves de glycogène, ou encore la céto-adaptation qui va favoriser l’utilisation des lipides comme source énergétique pendant l’effort. Pendant l’épreuve d’ultra-endurance, si les glucides restent la principale source d’énergie (en moyenne 68 %), il est important de promouvoir également la consommation de lipides (observée en moyenne autour de 19 %).
En conclusion, les auteurs mettent en avant l’importance d’une hydratation et d’une alimentation adaptées, pour les pratiquants de courses d’ultra-endurance, afin de préserver leur santé et d’améliorer leur confort gastro-intestinal ainsi que leurs performances pendant la course.
NIKOLAIDIS, PT. VENIAMAKIS, E. ROSEMANN, T. « et col. » Nutrition in ultra-endurance: state of the art. Nutrients, 2018, 10(12), 1995 (doi: 10.3390/nu10121995).