Selon une étude transversale les personnes âgées consommatrices de fromage présenteraient un risque diminué d’avoir des troubles cognitifs, comparativement aux non-consommateurs.
La prévention du déclin cognitif représente un enjeu de taille pour améliorer la qualité de vie des personnes âgées. L’étude des effets potentiels de l’alimentation sur le déclin cognitif est un champ de recherche en progression. Une équipe de chercheurs japonais examine les liens entre la consommation de fromage et le déclin cognitif dans un échantillon de plus de 1 500 personnes âgées de plus de 65 ans ne vivant pas en institution. Le déclin cognitif a été évalué au moyen du questionnaire MMSE (Mini-Mental State Examination) et les participants ont été catégorisés en 2 groupes : ceux présentant des troubles cognitifs (score au MMSE ≤ 23 ; n = 69) et ceux ne présentant pas une fonction cognitive dégradée (n = 1 435).
Les résultats de cette étude transversale montrent qu’après ajustement sur les facteurs de confusion, les personnes consommatrices de fromage présentent un risque significativement diminué de présenter des troubles cognitifs, comparativement aux non-consommateurs (rapport des cotes ou odds ratio OR = 0,404 ; IC95% = [0,198 ; 0,824]). A noter que, parmi ces consommateurs de fromage, ils sont 34 % à en consommer tous les jours, 29 % à en consommer une fois tous les 2 jours et 37 % à en consommer une à deux fois par semaine.
Pour expliquer cette association, les auteurs émettent deux hypothèses :
- les consommateurs de fromages pourraient avoir une alimentation plus diversifiée, ce qui favoriserait la bonne santé cognitive ;
- le fromage pourrait contenir des nutriments spécifiques impliqués dans le maintien de la fonction cognitive.
En conclusion, cette étude met en lumière l’association positive entre la consommation de fromage et la préservation de la fonction cognitive chez les personnes âgées. La mise en place de nouvelles recherches, de plus grandes ampleurs et longitudinales, permettrait de mieux comprendre cette relation, en particulier son éventuel caractère causal.
Pour rappel, en France, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) recommande la pratique régulière d’une activité physique, le maintien des activités sociales et la consommation d’une alimentation de type méditerranéen qui sont des facteurs protecteurs de la fonction cognitive, en particulier de la maladie d’Alzheimer (NDLR).
KIM, H. OSUKA, Y. KOJIMA, N. « et col. » Inverse association between cheese consumption and lower cognitive function in Japanese community-dwelling older adults based on a cross-sectional study. Nutrients, 2023, 15, 3181, doi: 10.3390/nu15143181.