Chez le sportif, un régime ou une restriction énergétique (notamment lipidique) entraîne des troubles du cycle ovarien chez la femme et une baisse de la testostéronémie chez l’homme. C’est la restriction alimentaire et non l’intensité de la pratique sportive qui est en cause. Environ un tiers des femmes souffre d’aménorrhée dans les sports où le poids est considéré comme une composante de la performance (endurance, patinage, gymnastique,…), environ une sur dix dans les autres sports. On retrouve chez elles un déficit chronique d’apport calorique et un apport en lipides très faible (12 à 15% de l’apport énergétique total). La restriction calorique entraîne une carence œstrogénique à l’origine de l’aménorrhée mais aussi de troubles de la fonction endothéliale (activation inflammatoire), d’un profil lipidique athérogène et d’une perte de masse osseuse. Chez l’adolescente, le défaut d’accrétion osseuse ne sera jamais rattrapé, chez l’adulte la perte de masse osseuse se fait au même rythme qu’à la ménopause.
Chez l’homme, une restriction énergétique et lipidique entraîne une diminution de la testostéronémie qui n’existe pas si on augmente les apports alimentaires en même temps que la charge d’entrainement. La baisse de testostérone ne semble pas avoir d’effet à long terme sur la fertilité ou la fréquence des lésions musculaires mais augmenterait peut-être le risque d’ostéopénie, voire d’ostéoporose, notamment dans les sports sans charge ni impact (cyclisme ou natation).
Les restrictions excessives (caloriques et lipidiques) que s’auto-administrent certains sportifs entraînent des troubles endocriniens et sont délétères pour la masse osseuse. De plus, elles s’accompagnent parfois d’un effet « yoyo » (sports à catégorie de poids), dont les répercussions à l’issue de la carrière sportive ne sont pas connues.
Duclos M, Wetzler S, Margaritis I (2012) Les risques endocriniens des régimes amaigrissants chez les sportifs, Réalités en nutrition et en diabétologie ; 38 :27-32