La consommation d’un repas végétalien entraîne une baisse du taux de synthèse des protéines musculaires chez les séniors, comparativement à l’ingestion d’un repas isocalorique et isoazoté, mais comprenant des protéines animales.
La réponse anabolique suivant un repas végétalien est-elle différente de celle qui suit un repas comprenant des protéines animales ? Une équipe de recherche hollandaise tente de répondre à cette question par la mise en place d’un essai croisé randomisé réalisé auprès de 16 personnes (8 femmes et 8 hommes) âgées de 65 à 85 ans et présentant un Indice de Masse Corporelle compris entre 18,5 et 30 kg/m².
Concrètement, chaque volontaire a participé à deux journées de tests biologiques (séparées d’au minimum 2 semaines) qui ne différaient que par la nature du repas proposé (cf. figure 1). En effet, il était proposé aux participants :
- soit un repas omnivore contenant de la viande comme source principale de protéines (calibré à 0,45 g de protéines par kg de poids corporel) ;
- soit un repas végétalien dont la source protéique est uniquement végétale, mais dont les contenus énergétique et protéique sont les mêmes que ceux du repas omnivore.
Les résultats montrent qu’au cours des 6 heures suivant l’ingestion des repas, l’augmentation des concentrations plasmatiques en acides aminés essentiels est supérieure de 127 % après le repas omnivore comparativement au repas végétalien. À noter que cette différence est observée malgré le fait que les contenus en acides aminés essentiels des deux repas soient globalement similaires.
Par ailleurs, pendant cette même période des 6 heures postprandiales, il apparaît que le taux de synthèse des protéines musculaires est supérieur de 47 % après le repas omnivore, comparativement au repas végétalien (0,052 ± 0,023 %/h vs 0,035 ± 0,021 %/h, P = 0,037).
En conclusion, cette étude expérimentale montre que la consommation d’un repas omnivore, comparativement à un repas végétalien, isocalorique et isoazoté, augmente le taux de synthèse des protéines musculaires chez des personnes âgées de plus de 65 ans. Les auteurs suggèrent que cette différence pourrait s’expliquer par la disponibilité accrue des acides aminés essentiels dans le plasma, suite à l’ingestion du repas contenant des protéines animales. Même si des études à plus long terme sont nécessaires pour confirmer ces résultats, les auteurs soulignent le fait qu’une alimentation strictement végétalienne pourrait diminuer la capacité des séniors à maintenir leur masse musculaire.
PINCKAERS, PJM. DOMIC, J. PETRICK, HL. « et col. » Higher muscle protein synthesis rates following ingestion of an omnivorous meal compared with an isocaloric and isonitrogenous vegan meal in healthy, older adults. The Journal of Nutrition, 2023, doi: 10.1016/j.tjnut.2023.11.004.