Le suivi d’un régime alcalin est souvent mis en avant par la presse grand public pour prévenir et traiter le cancer. L’hypothèse invoquée est qu’une diminution de la charge acide de l’alimentation entraînerait une augmentation du pH systémique, offrant ainsi un environnement moins favorable au développement des cellules cancéreuses.
Une revue systématique des essais randomisés et des études d’observation chez l’humain a été réalisée, afin de déterminer s’il existe des preuves scientifiques sur de potentiels effets du régime alcalin/acide ou de la consommation d’eau alcaline sur la prévention ou le traitement du cancer.
Le principal résultat est le manque d’information scientifique disponible sur cette question. Parmi les 8 278 citations examinées, une seule étude a répondu aux critères d’inclusion. Il s’agit d’une étude d’observation (cohorte de près de 30 000 hommes) n’ayant démontré aucune association significative entre le risque relatif de développer un cancer de la vessie et la charge acide de l’alimentation. Aucune étude d’intervention n’a par ailleurs été répertoriée.
Si certains aliments préconisés dans le régime alcalin (fruits et légumes frais, racines, tubercules et légumineuses) peuvent avoir des effets protecteurs contre le cancer, aucune donnée ne supporte l’hypothèse qu’une diminution de la charge acide de l’alimentation puisse réduire le risque d’apparition du cancer ou favoriser son traitement.
Fenton TR, et al. BMJ Open 2016;6:e010438. Doi: 10.1136/bmjopen-2015-010438.