Les étudiants ayant des compétences culinaires élevées ont une alimentation de meilleure qualité nutritionnelle. L’alimentation avec une empreinte environnementale moindre est observée parmi les étudiants les plus sensibilisés à l’impact environnemental des systèmes alimentaires.
Quels sont les paramètres comportementaux qui sont associés à une alimentation de meilleure qualité nutritionnelle et environnementale, dans la population étudiante ? Une étude française réalisée auprès de 582 étudiants universitaires dijonnais (dont 40 % de boursiers) tente de répondre à cette question. La qualité nutritionnelle a été calculée au moyen d’un score reflétant l’adhésion aux recommandations du PNNS de 2017. L’impact environnemental de l’alimentation des participants a été évalué grâce au calcul des émissions de gaz à effet de serre associées aux consommations.
Les résultats montrent que le fait d’avoir des compétences culinaires plus élevées est associé à une meilleure qualité nutritionnelle de l’alimentation. Ce lien s’explique par une consommation plus importante de légumineuses, de légumes, de tubercules et une consommation moindre de produits sucrés parmi les étudiants qui déclarent avoir plus de compétences culinaires. Les autres paramètres comportementaux associés à une qualité nutritionnelle plus élevée sont :
- la prise en compte du paramètre santé lors des choix alimentaires ;
- la possession de moins d’équipement pour cuisiner. Ce résultat inattendu peut s’expliquer par le fait que, dans le score considéré, le fait de posséder des équipements de cuisine originaux était valorisé, alors qu’ils ne sont pas forcément destinés à cuisiner des aliments de haute qualité nutritionnelle (par exemple, les gaufriers).
De façon intéressante, de meilleures connaissances nutritionnelles ne sont pas associées à une alimentation de meilleure qualité dans cette population étudiante.
Les paramètres associés à une alimentation ayant un impact environnemental moindre sont :
- de meilleures connaissances concernant l’impact environnemental des systèmes alimentaires. Cette association est médiée par une baisse de la consommation de viande rouge et de porc et une consommation plus élevée de légumes secs ;
- le fait de ne pas prendre en compte les paramètres santé et contrôle du poids lors des choix alimentaires.
A noter que la prise en compte de la santé pour faire ses choix alimentaires est associée à une alimentation à la fois de meilleure qualité nutritionnelle et de moindre qualité environnementale. Les auteurs rapportent que ce résultat s’explique en particulier par le fait que les étudiants considérant la santé lors des choix alimentaires présentent une consommation de volaille élevée. Or, si la consommation de volaille correspond à un choix nutritionnellement favorable, la production de volaille a un impact environnemental élevé.
Pour conclure, cette étude met en lumière l’importance de développer les compétences culinaires des étudiants afin d’améliorer la qualité nutritionnelle de leur alimentation. Les auteurs insistent également sur la nécessité de sensibiliser les étudiants à l’impact environnemental des différents systèmes alimentaires afin d’orienter leurs choix en direction d’aliments plus favorables à la préservation de l’environnement.
ARRAZAT, L. NICKLAUS, S. DE LAUZON-GUILLAIN, B. « et col. » Behavioural determinants of healthy and environmentally friendly diets in French university students. Appetite, 2024, 200, 107532, doi: 10.1016/j.appet.2024.107532.