Cette étude indique que les apports en protéines totales et animales favoriseraient le maintien de la masse musculaire. Aucun lien clair n’apparaît en revanche entre la consommation de protéines, leur type (animal ou végétal) et la force musculaire.Au-delà de 50 ans, on estime que le sujet perd 1 à 2 % de sa masse musculaire tous les ans. La force musculaire décline de 1,5% par an entre 50 et 60 ans, puis de 3% par an après 60 ans. L’objectif de cette étude était de déterminer :
1) la relation entre la quantité et le type de protéines consommées, la masse maigre au niveau des membres inférieurs et la force des quadriceps (muscles de la cuisse) chez le sujet adulte,
2) si la relation entre apport protéique et force des quadriceps peut être expliquée par la masse musculaire.
1166 hommes et 1509 femmes issus de la Framingham Offspring Cohort (Massachusetts) ont été inclus dans l’étude. La moyenne d’âge était de 59 ans (de 26 à 86 ans) et l’apport protéique de 80g/jour chez les hommes et 76g/jour chez les femmes (consommations supérieures aux recommandations américaines de 0,8g/kg/jour si on les rapporte au poids des sujets). Les résultats ont été ajustés sur plusieurs facteurs parmi lesquels l’âge, l’apport énergétique, l’activité physique et, chez les femmes, la ménopause.
Chez les hommes comme chez les femmes, l’apport protéique total et l’apport en protéines animales étaient positivement et significativement corrélés à la masse musculaire des membres inférieurs. Ce n’était pas le cas pour les protéines végétales.
En revanche, la force musculaire des quadriceps n’était pas corrélée à l’apport protéique total ou en protéines animales. Elle l’était à l’apport en protéines végétales mais l’association disparaissait après ajustement sur l’apport en fruits et légumes (qui fournissaient 17,6% des protéines végétales).
L’étude ne permet donc pas de conclure que la masse maigre constitue le médiateur entre apport protéique et force des quadriceps.
La disparition de la relation entre la force et les protéines végétales après ajustement sur la consommation de fruits et légumes s’expliquerait par le fait que l’apport en protéines végétales serait, dans cette étude, un marqueur de la consommation de fruits et légumes qui, via leurs micronutriments (antioxydants, caroténoïdes, etc.), pourraient avoir un impact positif sur la force musculaire.
Ces résultats suggèrent que maintenir un apport protéique adapté peut aider à préserver la masse musculaire chez l’adulte. L’apport total et les protéines animales sont associés à la masse musculaire mais ne semblent pas liés directement à la force musculaire. Des études supplémentaires restent nécessaires.
S. Sahni, K.M. Mangano, M.T. Hannan et al. c. (2015) Higher protein intake is associated with higher lean mass and quadriceps muscle strength in adult men and women, Journal of Nutrition; doi: 10.3945/jn.114.204925.