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Produits laitiers, graisse hépatique et risque métabolique

Brèves scientifiques
Publié le 25/03/2024
Publié le 25/03/2024
Temps de lecture : 5 minutes
jar of milk on a table
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D’après une étude interventionnelle chez les hommes adultes présentant une obésité abdominale, la consommation de produits laitiers fermentés et non fermentés semble avoir des effets bénéfiques et similaires sur les marqueurs du risque métabolique, sans impact sur la graisse hépatique.  

Quels sont les effets potentiels de la consommation de produits laitiers sur la graisse hépatique et les marqueurs du risque métabolique ? Un essai contrôlé randomisé tente de répondre à cette question en examinant tout particulièrement les éventuelles différences entre les produits laitiers fermentés et non fermentés.  

Concrètement, 80 hommes âgés de 30 à 70 ans et présentant une obésité abdominale (indice de masse corporelle compris entre 28 et 45 kg/m² et tour de taille supérieur à 102 cm) ont participé à cette intervention de 16 semaines. Pendant cette période, il leur a été demandé d’inclure, dans leur alimentation habituelle quotidienne, 400 g d’un des 4 produits laitiers suivants, formant ainsi 4 groupes distincts de participants : (1) lait entier, (2) lait entier acidifié chimiquement par de l’acide lactique (pas de bactéries), (3) yaourt au lait entier (bactéries vivantes), (4) yaourt au lait entier traité thermiquement (bactéries inactives). 

Les résultats ne montrent pas d’effets significatifs de l’intervention et aucune différence entre les 4 groupes pour les paramètres suivants : 

  • graisse hépatique ; 
  • autres données de composition corporelle ; 
  • marqueurs de l’inflammation ; 
  • variables anthropométriques. 

On relève cependant que, quel que soit le groupe considéré, la consommation quotidienne de 400 g de produits laitiers pendant 16 semaines, au sein de l’alimentation habituelle des participants, est associée à : 

  • une baisse de la pression artérielle systolique et diastolique (P < 0,001) ; 
  • une diminution de l’insulinémie (P < 0,001), de la concentration en peptide C (P = 0,040) et de l’indice HOMA (Homeostasis Model Accessment of insuline resistance) ; 
  • une baisse de la concentration en cholestérol total (P = 0,016), LDL (P = 0,033) et HDL (P = 0,006) ; 
  • une réduction du taux sanguin d’alanine aminotransférase (P = 0,019), une enzyme hépatique dont la concentration sanguine augmente lorsque les cellules du foie sont endommagées. 

Ces effets bénéfiques pourraient être liés au calcium présent dans les produits laitiers, à leur contenu protéique (caséines, protéines de lactosérum) ou encore à leur contenu lipidique. 

En conclusion, cette étude interventionnelle ne confirme pas la supériorité des produits laitiers fermentés sur les produits laitiers non fermentés (qui a été suggérée au regard d’études épidémiologiques), concernant les effets potentiels sur la graisse hépatique et les marqueurs du risque métabolique. Si aucun ne semble avoir d’impact sur la graisse hépatique, tous semblent entraîner des effets favorables sur la pression artérielle, le métabolisme glucidique et le profil lipidique des hommes adultes présentant une obésité abdominale. Des essais d’intervention plus nombreux et de plus grande envergure seront nécessaires pour réaliser une évaluation plus complète et ainsi mieux comprendre les effets des produits laitiers fermentés sur la santé. 

SANDBY, K. MAGKOS, F. CHABANOVA, E. « et col. » The effect of dairy products on liver fat and metabolic risk markers in males with abdominal obesity e a four-arm randomized controlled trial. Clinical Nutrition, 2024, 43, p. 534-542, doi: 10.1016/j.clnu.2023.12.018.