La consommation de produits laitiers fermentés n’est pas associée à l’augmentation des risques de cancers et de maladies cardiométaboliques. La consommation de yaourt semble quant à elle présenter des bénéfices vis-à-vis du risque de diabète de type 2.
Afin de mieux comprendre les liens entre les aliments fermentés et la santé, une revue de 25 méta-analyses, publiées sur les cinq dernières années, étudiant les associations entre la consommation de produits fermentés d’origine laitière (yaourts, fromages et laits fermentés) et les maladies non transmissibles a été effectuée.
Les 9 méta-analyses examinant les liens entre la consommation de produits laitiers fermentés et le risque de cancer ou la mortalité par cancer ne montrent pas d’effets délétères ou bénéfiques. Si la consommation de produits laitiers semble avoir des effets protecteurs vis-à-vis de certains cancers, ces bénéfices ne peuvent pas être attribués au processus de fermentation.
Seize méta-analyses ont été prises en compte pour déterminer les associations entre la consommation de produits laitiers fermentés et les maladies cardiométaboliques. Si aucun effet néfaste n’est rapporté, les effets bénéfiques mis en évidence, tel que celui de la consommation de fromage sur le risque de survenue d’accident vasculaire cérébral, ne sont globalement pas de grande envergure et les preuves scientifiques manquent de robustesse. Seul l’impact positif de la consommation de yaourt sur le risque de diabète de type 2 est plus solidement documenté. Il pourrait être expliqué par l’amélioration des profils lipidiques grâce aux bactéries probiotiques, par la synthèse microbienne de vitamines, telle que la ménaquinone (vitamine K2) ou encore par l’augmentation de la biodisponibilité des acides aminés et peptides insulinotropes qui pourraient améliorer la sensibilité à l‘insuline.
En conclusion, même si quelques associations sont mises en évidence par les données existantes, comme celle bénéfique entre la consommation de yaourt et le risque de diabète de type 2, les auteurs mettent en avant le besoin d’essais contrôlés randomisés pour spécifiquement étudier l’impact des produits fermentés sur la santé humaine.
GILLE, D. SCHMID, A. WALTHER, B. « et col. » Fermented food and non-communicable chronic diseases: a review. Nutrients, 2018, 10, 448 (doi: 10.3390/nu10040448).