Malgré les difficultés méthodologiques pour évaluer les liens entre la nutrition et la santé chez les personnes de plus de 85 ans, il apparaît que leurs apports en protéines et en vitamine D sont les éléments clés à surveiller pour maintenir leurs fonctions physiques et cognitives.
La population des personnes âgées de plus de 85 ans augmente extrêmement rapidement dans les pays occidentaux. Les projections font état d’une croissance de plus de 350 % entre 2010 et 2050, alors que ce pourcentage s’élève à 22 % pour la population des plus de 65 ans. Malgré l’importance démographique prise par les plus de 85 ans, leurs besoins nutritionnels et les liens entre leur alimentation et leur santé restent encore assez mal connus. Une revue de littérature fait le point sur les connaissances liées à l’alimentation et la nutrition de ces personnes les plus âgées ainsi que sur les difficultés à étudier cette population et les challenges à relever.
Les résultats mettent tout d’abord en avant la complexité à évaluer les apports alimentaires et nutritionnels chez les plus de 85 ans. En effet, une faible implication dans la préparation des repas, des troubles cognitifs ou encore des difficultés physiques ou de communication rendent souvent difficile la réalisation de relevés alimentaires fiables. L’établissement de besoins nutritionnels et de recommandations spécifiques pour ce groupe d’âge est également une tâche ardue en raison de la grande hétérogénéité de la population des plus de 85 ans, en particulier de la présence fréquente de multi morbidités.
Malgré ces difficultés méthodologiques, les rares études spécifiques à cette population mettent en lumière un risque élevé de déficit d’apport protéique ainsi que des carences en micronutriments, en particulier en vitamine D, calcium et magnésium. Même si ces données demandent confirmation, les auteurs recommandent, pour améliorer la fonction musculaire et la santé musculo-squelettique :
- un apport protéique supérieur à 1 g / jour / kilo de poids corporel, accompagné d’exercices physiques ;
- le maintien de la concentration sérique de 25-hydroxy-vitamine D (25(OH)D) entre 40 et 60 nmol/L ;
- une alimentation caractérisée par des consommations élevées de fruits et fruits secs, légumes, produits laitiers, poissons et céréales complètes.
En conclusion, les auteurs mettent en avant le besoin d’études spécifiques chez les plus de 85 ans utilisant des méthodologies adaptées, afin de définir de nouvelles recommandations nutritionnelles pour cette population, en prenant en compte sa grande hétérogénéité.
GRANIC, A. MENDONÇA, N. HILL, TR. « et col. » Nutrition in the very old. Nutrients, 2018, 10, 269 (doi: 10.3390/nu10030269).