Quatre éléments du mode de vie semblent caractériser les personnes ayant une longévité exceptionnelle : une alimentation de qualité, en particulier très diversifiée, un poids corporel adapté, un sommeil de qualité et un mode de vie rural.
Les centenaires ont-ils des caractéristiques particulières ou des spécificités comportementales qui pourraient expliquer leur exceptionnelle longévité ? Trente-quatre études menées à travers le monde, dont 15 en Chine et 17 en Europe, ont été incluses dans une revue de littérature pour tenter de répondre à cette question. Ces études ont examiné le mode de vie de personnes centenaires ou quasi centenaires, âgées de 95 à 118 ans.
Les résultats mettent en lumière 4 éléments fondamentaux qui semblent caractériser cette population :
1- Une alimentation de qualité : en moyenne les populations considérées consomment 59,6 % de glucides, 29,3 % de lipides et 18,5 % de protéines. Les auteurs insistent tout particulièrement sur deux caractéristiques associées à une meilleure longévité :
- une grande diversité alimentaire,
- un apport en sel préférentiellement bas. Les études rapportent des apports inférieurs aux recommandations de l’OMS qui préconise, pour les adultes, une consommation maximale de 2g de sodium par jour, soit moins de 5g de sel.
2- Un poids corporel adapté : plus de la moitié (52 %) des individus ont un poids corporel considéré comme normal et 33 % entrent dans la catégorie du surpoids ; 14 % de la population présentent un poids inférieur au poids normal et seulement 4 % sont en situation d’obésité. La littérature indique qu’à ces âges, les personnes qui présentent un surpoids, sans atteindre l’obésité, pourraient présenter un risque diminué de perte d’autonomie pour les activités de la vie quotidienne ; les personnes les plus à risque de mortalité et de perte d’autonomie étant celles en situation d’insuffisance pondérale ou d’obésité.
3- Un sommeil de qualité : 68 % des personnes interrogées déclarent être satisfaites de leur sommeil. Cette satisfaction vis-à-vis du sommeil prend en considération à la fois la durée du sommeil, la latence à l’endormissement, ainsi que la durée des éveils nocturnes. Une satisfaction élevée est associée à une bonne qualité de sommeil.
4- Un mode de vie rural : 78 % des centenaires et quasi centenaires vivent dans un environnement rural, suggérant qu’un mode de vie rural pourrait contribuer à l’augmentation de l’espérance de vie et à une bonne santé prolongée. Des études précédentes ont déjà montré des associations positives entre l’exposition à la nature et l’espérance de vie. Ces liens pourraient s’expliquer par un stress diminué, une activité physique augmenté, un lien social amélioré ou encore un environnement plus favorable à la santé (qualité de l’air en particulier).
Pour conclure, au-delà de ces 4 piliers associés à une longévité augmentée, les auteurs mettent aussi en avant le fait que les trois quarts de l’échantillon est féminin, que plus de la moitié (57 %) vit avec d’autres personnes, hors institution et que 93 % ne sont pas consommateurs de tabac au moment de l’étude.
DAI, Z. LEE, SY. SHARMA, S. « et col. » A systematic review of diet and medication use among centenarians and near‑centenarians worldwide. GeroScience, 2024, 46, 6, p. 6625-6639, doi: 10.1007/s11357-024-01247-4.