Une alimentation pauvre en glucides serait plus efficace pour perdre du poids et réduire le risque cardiovasculaire qu’une alimentation limitée en lipides.Les régimes hypoglucidiques sont devenus populaires pour maigrir mais les effets sur le risque de maladies cardiovasculaires (MCV) ont été peu étudiés. C’est pourquoi, cette étude américaine s’est proposée de comparer les effets d’une alimentation hypoglucidique à ceux d’une alimentation hypolipidique sur ces paramètres.
Il s’agit d’une étude prospective randomisée. Elle a été menée durant 12 mois sur 148 participants, hommes et femmes entre 22 et 75 ans avec un IMC compris entre 30 et 45kg/m² sans MCV ni diabète.
Soixante-treize participants ont été assignés au groupe pauvre en lipides, qui devaient représenter au maximum 30% de leur apport énergétique quotidien. Soixante-quinze participants ont été assignés au groupe pauvre en glucides, ils devaient en consommer au maximum 40g par jour. Aucune recommandation concernant la consommation énergétique n’était donnée. Des entretiens réguliers avec un diététicien, individuellement ou en groupe, permettaient de récupérer un relevé de consommation alimentaire et de corriger les écarts au régime prescrit.
Plusieurs mesures étaient effectuées à 3, 6 et 12 mois : poids, tour de taille, % de masse grasse, cholestérol total, HDL, LDL, triglycérides, pression artérielle, glycémie et CRP.
Soixante participants du groupe pauvre en lipides et 59 du groupe pauvre en glucides ont terminé l’étude.
La consommation énergétique s’est révélée quasiment identique dans les 2 groupes ainsi que l’activité physique mais la perte de poids et les améliorations des variables suivies étaient nettement supérieures dans le groupe hypoglucidique comparé au groupe hypolipidique.
Par exemple, le groupe hypolipidique n’a perdu que -1,8 kg (IC 95%, -3,3 à -0,3) alors que le groupe hypoglucidique a perdu -5,3 kg (IC 95%, -6,8 à -3,8) soit une différence de -3,5 kg (IC 95%, -5,6 à -1,4).
Cette étude suggère que pour perdre du poids et améliorer les facteurs de risques cardiovasculaires, mieux vaut diminuer les glucides que les lipides.
Extrait des résultats significatifs :
Variable (à 12 mois) | Hypolipidique (n=73) (CI 95%) | Hypoglucidique (n=75) (CI 95%) | Différence (CI 95%) | P value |
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Poids (kg) | -1,8 (-3,3 à -0,3) | -5,3 (-6,8 à -3,8) | -3,5 (-5,6 à -1,4) | 0,002 |
% de masse maigre | 0,4 (1,2 à 0,4) | 1,3 (0,5 à 2,0) | 1,7 (0,6 à 2,8) | 0,003 |
% de masse grasse | 0,3 (-0,5 à 1,1) | -1,2 (-2,0 à -0,4) | -1,5 (-2,6 à -0,4) | 0,011 |
Ratio Cholestérol total/ HDL | -0,05 (-0,24 à -0,14) | -0,49 (-0,68 à -0,29) | -0,16 (-0,71 à -0,16) | 0,002 |
Triglycérides | -0,07 (-0,18 à -0,04) | -0,23 (-0,34 à -0,12) | -0,16 (-0,31 à -0,01) | 0,038 |
CRP | 8,6 (-1,0 à 18,1) | -6,7 (-16,2 à 2,9) | -15,2 (-27,6 à -1,9) | 0,024 |
Score de risque de Framingham sur 10 ans | 0,4 (-0,2 à 0,09) | -1,0(-1,6 à -0,5) | -1,4 (2,1 à -0,6) | <0,001 |
L.A. Bazzano, T. Hu, K. Reynolds et col. (2014) Effects of Low-Carbohydrate and Low-Fat Diets, Annals of Internal Medicine ; 161:309-318. doi: 10.7326/M14-0180