Si les recommandations diététiques à travers le monde vont globalement toutes dans le sens d’augmenter la consommation de légumes et de fruits ainsi que de limiter le sel, le gras et le sucre, les spécificités culturelles ou géographiques sont aussi prises en compte, en particulier dans le modèle utilisé pour représenter graphiquement ces recommandations.
Lancé en 2001, le Programme National Nutrition Santé diffuse les recommandations nutritionnelles adaptées à la population française. De très nombreux pays du monde disposent aussi de leur propre programme alimentaire qui est le plus souvent associé à la publication d’un guide et de recommandations spécifiques. Une étude compare les guides et recommandations diététiques de 96 pays : 35 en Europe, 23 en Asie, 11 en Amérique du Sud, 18 en Amérique du Nord, 6 en Afrique et 3 en Océanie.
Les auteurs ont, dans un premier temps, comparé les représentations graphiques des recommandations. Les résultats mettent en évidence que la pyramide est le modèle le plus couramment utilisé (dans 37 % des cas ; cf. figure 1), en particulier en Europe et en Asie. Le modèle circulaire ou l’assiette est préféré par 25 % des pays (cf. figure 2). Enfin, les autres pays étudiés ont opté pour des modèles ayant des formes plus originales (cf. figure 3) ; on citera par exemple la toupie au Japon et au Venezuela, le vélo en Corée du Sud, la maison en Hongrie ou encore le coquillage au Qatar.
Au sein de l’ensemble des guides examinés, le « Top 10 » des mots clés les plus cités permet de déterminer les préoccupations les plus fréquentes concernant l’alimentation dans tous ces pays. On trouve dans l’ordre :
- les légumes et les fruits ;
- le sel/sodium ;
- le gras ;
- le sucre ;
- l’activité physique ;
- l’eau ;
- le lait et les produits laitiers ;
- les céréales ;
- le poisson ;
- la variété/diversité alimentaire.
Les auteurs relèvent que, dans certains pays comme le Brésil, les recommandations alimentaires incluent des paramètres liés à la préservation de l’environnement, de la vie sociale ou encore de l’économie.
Si les recommandations quantitatives concernant ces aliments ou groupes cités ci-dessus sont toutes relativement proches, on note des spécificités dans certains pays, liées à des aspects culturels ou géographiques. On relève par exemple que la consommation d’huiles est limitée à 25-30 g/j en Chine, alors que la consommation d’huile d’olive n’est pas limitée en Grèce, même pour des personnes dont l’IMC dépasse 25 kg/m².
Enfin, les auteurs regrettent que seulement 20 pays sur les 96 aient mis en place des recommandations diététiques à destination des populations spécifiques (nourrissons, enfants, femmes enceintes, personnes âgées). La France est citée par les auteurs comme étant exemplaire concernant ce point : la population française est en effet classée en 7 catégories avec, pour chacune, des recommandations spécifiques.
Pour conclure, les auteurs mettent en avant l’importance de ces guides et recommandations diététiques qui, en plus d’aider les habitants d’un pays à conserver une bonne santé, permettent de réduire les dépenses médicales, améliorent les capacités d’apprentissage et de travail de la population et peuvent aussi promouvoir le développement social et économique du pays.
RONG, S. LIAO, Y. ZHOU, J. « et col. » Comparison of dietary guidelines among 96 countries worldwide. Trends in Food Science & Technology, 2021, 109, p. 219-229 (doi: 10.1016/j.tifs.2021.01.009).