Chez les seniors en institution, chaque portion de produits laitiers (PL) augmenterait de 1 point le score au Mini Nutritional Assessment (MNA) et réduirait ainsi le risque de dénutrition. C’est ce que montre une évaluation de l’alimentation et du risque de dénutrition chez 215 sujets d’âge moyen 85,8 ans et résidant en institution à Melbourne ou dans les environs.
Parmi eux, 7 résidents avaient besoin d’une assistance pour se nourrir et 4 d’une alimentation à texture modifiée. Le pourcentage de seniors avec un MNA ≤ 23,5 (dénutris ou à risque) est élevé : 68 % en moyenne. Or un apport adéquat en protéines de haute qualité nutritionnelle (viande, PL) pourrait réduire ce risque. Les hommes consomment davantage de protéines que les femmes (60 vs 54 g/jour), mais ils couvrent moins bien leurs apports recommandés (76 vs 91 %).
Les viandes et les PL sont consommés respectivement 1,0 et 1,1 fois/jour alors que les recommandations australiennes sont de 2 et 4 fois/jour pour les femmes et 2,5 et 3,5 fois/jour pour les hommes. Chaque portion de viande et de PL contribue respectivement à 12 et 13 % des besoins en protéines. Mais, seul le nombre de portions de PL consommées est associé positivement au MNA. Considérant leur alimentation actuelle, si les résidents consommaient les 4 portions journalières recommandées, en moyenne, ils parviendraient à obtenir un statut nutritionnel normal (MNA > 24).
Une meilleure adéquation entre les portions de PL recommandées et consommées permettrait donc de réduire le risque de dénutrition en institution ainsi que les comorbidités et coûts liés. Des travaux sont menés sur la qualité des protéines à privilégier. La leucine contenue notamment dans les protéines de lactosérum semble intéressante.
Iuliano S, et al. Br J Nutr 2017;117:142-7.