Si le suivi d’un régime cétogène peut améliorer les fonctions cognitives des personnes atteintes de maladies dégénératives, il peut également avoir des conséquences délétères sur leur appétit et leurs apports nutritionnels.
Le régime cétogène est un régime thérapeutique datant du début du XXe siècle et utilisé, avec une efficacité reconnue, pour le traitement des épilepsies pharmacorésistantes de l’enfant. Il repose sur une réduction très importante de l’apport en glucides (moins de 8 % de l’apport énergétique totale (AET)) et une consommation élevée de lipides (entre 70 et 90 % de l’AET), induisant ainsi une production endogène de corps cétoniques. Son utilisation est aujourd’hui élargie à d’autres pathologies, en particulier les maladies dégénératives. Une revue de littérature fait le point sur les effets du régime cétogène dans le cas des traitements des maladies d’Alzheimer et de Parkinson.
Les travaux de recherche effectués chez l’humain sont très peu nombreux et de courte durée. Ils montrent des résultats encourageants quant à l’efficacité du régime cétogène sur les fonctions cognitives (en particulier la mémoire) des personnes âgées atteintes de, ou à risque élevé de contracter, la maladie d’Alzheimer. Les rares études réalisées chez des personnes atteintes de la maladie de Parkinson montrent une diminution des troubles moteurs et non moteurs de la maladie.
Les effets neuroprotecteurs du régime cétogène seraient liés à la production accrue de corps cétoniques et à la diminution du flux glycolytique (au profit de la voie de la β-oxydation des acides gras), permettant en particulier une action antioxydante améliorée.
Malgré les possibles bénéfices liés au régime cétogène dans le traitement des maladies dégénératives, il semble compliqué pour les personnes atteintes de suivre cette diète contraignante sur une longue période. Par ailleurs, son suivi a pour conséquence une perte d’appétit liée à la fois à des changements physiologiques et aux caractéristiques organoleptiques des repas consommés. Ces effets anorectiques peuvent être graves chez les personnes atteintes de maladies dégénératives, car elles présentent souvent un risque élevé de dénutrition.
En conclusion, cette revue de littérature met en évidence de possibles effets bénéfiques du régime cétogène sur les symptômes des maladies d’Alzheimer et de Parkinson. L’adoption de ce régime à long terme par les personnes atteintes semble cependant problématique en raison de potentielles conséquences délétères sur l’appétit de ces personnes, à risque élevé de dénutrition.
WLODAREK, D. Role of ketogenic diets in neurodegenerative diseases (Alzheimer’s disease and Parkinson’s disease). Nutrients, 2019, 11, 169 (doi: 10.3390/nu11010169).