La réduction de la taille des portions permet de diminuer la perception de ce qu’est une portion normale et de réduire spontanément les consommations.
L’augmentation de la taille des portions des aliments tels que commercialisés est suspectée de modifier la perception de ce qu’est une portion « normale » et d’avoir par conséquent des effets délétères sur la prise alimentaire. Une équipe de chercheurs de l’Université de Liverpool a testé l’hypothèse selon laquelle la présentation de petites portions d’aliments permettrait de recalibrer cette perception et de réduire la taille des futures portions consommées.
Dans une première expérimentation, il a été servi à 75 femmes et 78 hommes une grande (200 g) ou une petite (100 g) portion de quiche au cours d’un repas. Comme attendu, les participants ayant reçu une grande portion ont consommé significativement plus de quiche (P < 0,001). Le jour suivant, une quiche entière de 400 g a été présentée à ces mêmes participants à l’occasion d’un deuxième repas. La perception de ce que représente une portion normale de cette quiche a été significativement réduite dans le groupe des participants ayant reçu une petite portion lors du premier repas (P < 0,001). La quantité moyenne de quiche consommée a été diminuée dans ce même groupe, aussi bien chez les hommes (151 vs 245 g ; P < 0,001) que chez les femmes (145 vs 190 g ; P = 0,003).
Dans une seconde expérimentation, il a été servi à 124 autres participants une petite ou une grande portion de quiche au cours d’un repas, les résultats montrent que l’effet sur la perception de ce que représente une portion normale de quiche persiste encore une semaine après ce premier repas (P = 0,001). La portion de quiche, choisie virtuellement (dans un questionnaire en ligne) par les participants à cette même date avait tendance à être réduite dans le groupe ayant reçu une petite portion au premier repas (P = 0,07).
En conclusion, ces travaux montrent qu’une diminution de la taille des portions alimentaires pourrait permettre de recalibrer la perception de ce que représentent des portions normales et de diminuer les quantités spontanément consommées.
ROBINSON, E. KERSBERGEN, I. Portion size and later food intake: evidence on the “normalizing” effect of reducing food portion sizes. American Journal of Clinical Nutrition, 2018, 107, p. 640-646 (doi: 10.1093/ajcn/nqy013).