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Les boissons sucrées augmentent le risque cardiovasculaire chez l’adolescent

Brèves scientifiques
Publié le 30/09/2013
Modifié le 11/05/2021
Modifié le 11/05/2021
Temps de lecture : 4 minutes
Aliments

Au-delà de 330 ml par jour de boisson sucrée, le risque cardiovasculaire de l’adolescent serait augmenté significativement.
Des enfants australiens nés entre 1989 et 1991 ont été suivis, et leurs apports nutritionnels et facteurs de risques cardiovasculaires mesurés  à l’âge de 14 et 17 ans. Le groupe comprenait environ 50% de filles et 50% de garçons et 1200 à 1600 sujets (sur une durée de suivi aussi longue, tous les sujets ne répondent pas à toutes les évaluations).
A 14, puis à 17 ans, les adolescents suivis étaient invités à répondre à un questionnaire de fréquence de consommation alimentaire semi quantitatif qui précisait la consommation de boissons sucrées (sodas, sirops, jus concentrés et boissons à base de fruits). Les jus de fruits sans sucre ajouté ainsi que les boissons sucrées avec des édulcorants n’ont pas été comptabilisés comme des boissons sucrées.
Les mesures anthropométriques et métaboliques concernaient l’IMC, le tour de taille, la pression artérielle, les concentrations en lipides sanguins, la glycémie et l’insulinémie. On relevait également le stade pubertaire, l’endurance  sur une bicyclette ergométrique ainsi que le niveau socio-économique de la famille.
Trois niveaux de consommation de boissons sucrées ont été déterminés :
•    de 0 à 130ml/jour,
•    de plus de 130 à 329ml/jour,
•    de plus de 331 à 2876ml/jour.

Les boissons sucrées étaient les boissons les plus consommées. 89% des adolescents buvaient en moyenne 1,3 verre  par jour (335ml/jour). Les filles qui passaient de moins de 130 ml à 14 ans à plus de 300 ml à 17 ans avaient 5 fois plus de risque d’être en surpoids ou obèse, un IMC augmenté de 4%, un tour de taille augmenté de 4% et un risque multiplié par 3 d’être parmi les sujets à risque métabolique élevé comparé aux filles restées à une consommation inférieure à 130 ml. Ces observations n’ont pas été retrouvées pour les garçons, à l’exception du tour de taille augmenté de 2% en moyenne.
Chez les garçons comme chez les filles, passer de 130 ml de boissons sucrées à plus de 330 ml s’accompagnait d’une augmentation des triglycérides à jeun (respectivement de 11 et 10%) et d’une diminution du HDL (respectivement de 4 et 5%).
Par ailleurs, une relation positive a été relevée entre un faible niveau de revenu du foyer, un faible niveau d’études de la mère et une consommation importante de boissons sucrées. Les mesures de préventions devraient donc cibler avant tout les adolescents de foyers modestes.

Ambrosini G L, Oddy W H, Chi Huang R et col. (2013) Prospective associations between sugar-sweetened beverage intakes and cardiometabolic risk factors in adolescents, American  Journal of Clinical Nutrition; 98:327-34