La consommation de fromage et en particulier de fromages à moisissures pourrait expliquer le fameux « French paradox » (une consommation relativement élevée d’acides gras saturés mais peu de décès par maladies cardiovasculaires).Dans les années 90 avait émergé le concept de « French paradox », ou « paradoxe français », proposé par Serge Renaud. A propos du faible taux de mortalité des Français par maladies cardiovasculaires (MCV), en dépit d’une importante consommation d’acides gras saturés (AGS), une des explications avancées était la consommation de vin rouge et de son resvératrol. Toutefois, deux chercheurs de l’Université de Cambridge pensent que ce pourrait surtout être la consommation de fromages fermentés qui offrirait une protection vis-à-vis des MCV.
Le taux de mortalité par MCV est d’environ 50 cas/100 000 en France contre 129 /100 000 aux Etats-Unis. Le point commun entre les divers modèles alimentaires observés dans la population française est la consommation de fromage (26,1kg/an/habitant).
En dépit d’une teneur relativement élevée en lipides et en cholestérol, la consommation de fromage a un effet neutre, voire bénéfique, sur le niveau de cholestérol total, LDL cholestérol et de triglycérides plasmatiques.
La maturation des fromages par les microorganismes conduit à la formation de nouveaux peptides et macromolécules qui pourraient avoir un impact sur le système cardiovasculaire. Par exemple, certains peptides du fromage inhiberaient l’enzyme de conversion de l’angiotensine qui contrôle la pression artérielle. D’autres peptides réguleraient la fonction plaquettaire et la microcirculation. De plus, on a montré récemment que le fromage réduisait les marqueurs de l’inflammation.
Pour les auteurs de l’article, la consommation de fromage et en particulier de fromage à moisissures pourrait être une composante majeure du « French paradox », plus importante que la consommation de vin.
Petyaev IM et Bashmakov YK (2012) Could cheese be the missing piece in the French paradox puzzle? Medical Hypotheses http:dx.doi.org/10.1016/j.mehy.2012.08.018