La consommation d’acides gras insaturés, en particulier d’acide linoléique et d’acide alpha linolénique, est associée à une baisse du risque de présenter une masse musculaire diminuée chez l’adulte. Cette relation est accentuée chez les personnes en situation d’obésité.
Si la pratique d’une activité physique est essentielle pour prévenir le déclin musculaire chez l’adulte, l’alimentation joue aussi un rôle important dans la préservation de la masse musculaire. Jusqu’à présent, c’est le rôle des protéines et des acides aminés sur la masse musculaire qui a fait l’objet de la majorité des recherches. Une nouvelle étude examine les liens entre la consommation des différents types d’acides gras et le risque de présenter une faible masse musculaire.
Concrètement, les données de 8 842 adultes issues des enquêtes NHANES 2011-2018 (National Health and Nutrition Examination Survey), des études transversales représentatives de la population des Etats-Unis réalisées chaque année, ont été utilisées pour explorer les associations entre les consommations d’acides gras saturés, mono-insaturés et polyinsaturés et le risque d’avoir une masse musculaire basse. Dans l’ensemble de l’échantillon, 707 personnes (8 %) présentaient une faible masse musculaire, à savoir une masse maigre appendiculaire ajustée à l’indice de masse corporelle inférieure à 0,512 kg/m² chez les femmes et 0,789 kg/m² chez les hommes.
Une première analyse montre qu’une consommation plus élevée d’acides gras (saturés, mono-insaturés et polyinsaturés, considérés conjointement) est associée à une baisse significative du risque de présenter une faible masse musculaire. Les acides gras polyinsaturés sont les principaux contributeurs à cette association (94 % vs 6 % pour les acides gras saturés et 1 % pour les mono-insaturés). Une analyse complémentaire suggère que la relation entre les acides gras polyinsaturés et la baisse du risque de faible masse musculaire pourrait être médiée en partie par la diminution de l’inflammation.
Les auteurs ont ensuite examiné les associations par type d’acide gras polyinsaturé : acide linoléique (AL), acide alpha linolénique (ALA), acide arachidonique, acide eicosapentaénoïque (EPA), acide docosapentaénoïque et acide docosahexaénoïque (DHA). Parmi tous ces acides gras polyinsaturés, ce sont les acides linoléique (AL) et alpha-linolénique (ALA) qui sont spécifiquement associés à une baisse du risque d’avoir une masse musculaire diminuée.
Pour finir, une analyse par sous-groupe met en lumière une relation plus forte entre les acides gras polyinsaturés et la masse musculaire dans le sous-groupe des personnes en situation d’obésité. Ce dernier résultat suggère l’intérêt potentiel d’une complémentation en acides gras polyinsaturés ou d’une hausse des apports via l’alimentation chez les personnes en situation d’obésité, dans un objectif de prévention du déclin musculaire.
ZOU, H. ZHENG, L. & ZENG, C. Polyunsaturated fatty acids and reduced risk of low muscle mass in adults. Nutrients, 2025, 17, 858, doi: 10.3390/nu17050858.