Huit semaines d’une consommation élevée de fromage, de 50 à 80g par jour, est associée à une amélioration de certains paramètres impliqués dans le syndrome métabolique. Les recommandations de restriction couramment émises en vue de la prévention des événements cardiovasculaires ne seraient pas justifiées.Cet essai randomisé norvégien, contrôlé, en simple insu, sur 8 semaines, visait à déterminer l’impact d’une consommation importante de fromage sur le syndrome métabolique, ses différents facteurs et le cholestérol total. L’étude a rassemblé 153 participants hommes et femmes âgés de 43 ans en moyenne dont 30% avaient un syndrome métabolique.
Les participants ont été répartis en 3 groupes. Un groupe consommait 50g/jour d’un fromage sans sel et très pauvre en lipides, le Gamalost®. Un second groupe consommait 80g/jour d’un fromage fréquemment consommé en Norvège de type gouda contenant 27% de matière grasse, le Norvegia®. Le 3ème groupe, groupe contrôle, ne modifiait pas ses habitudes alimentaires. Les quantités de fromage consommées ont été volontairement choisies supérieures à la moyenne nationale. Par ailleurs, 80g de Norvegia® apporte la même quantité de protéines que 50g de Gamalost®.
Les résultats montrent qu’une consommation modérée à élevée de fromage a un effet neutre sur le syndrome métabolique, le cholestérol et la glycémie à jeun. De plus, dans une analyse stratifiée, on observe des évolutions favorables du cholestérol, des triglycérides et du tour de taille associées à la consommation de fromage.
Plus en détail :
• Chez les personnes atteintes de syndrome métabolique au début de l’étude une baisse significative a été observée du cholestérol total (-0.70mmol/L, p=0.013) et des triglycérides dans le groupe Norvegia® (-0.70mmol/L, p=0.047), par rapport au groupe contrôle.
• Chez les participants ayant un cholestérol total trop élevé au départ, une baisse significative de celui-ci est observée dans les 2 groupes, Norvegia® (-0.39mmol/L, p=0.021) et Gamalost® (-0.40mmol/L, p=0.035), par rapport au groupe contrôle.
• Chez les personnes dont le tour de taille était excessif au début de l’étude, une baisse significative de celui-ci est observée dans le groupe Gamalost® (-1,95cm, p=0,037), par rapport au groupe contrôle.
Cette étude montre que la consommation de fromage n’a pas d’impact hypercholestérolémiant et serait même hypocholestérolémiant chez des patients ayant un syndrome métabolique ou un cholestérol total élevé. Les recommandations de restriction du fromage encore couramment émises dans la pratique courante par certains professionnels de santé ne seraient pas justifiées.
Nilsen R, Torbjorn Hostmark A, Haug A et col. (2015) Effect of a high intake of cheese on cholesterol and metabolic syndrome: results of a randomized trial, Food and Nutrition Research ; 59: 27651