Un régime alimentaire riche en céréales complètes, produits de la mer, légumineuses, légumes, algues et produits laitiers est positivement associé à la longueur des télomères au niveau des leucocytes, reflet de l’âge biologique des sujets. Les télomères sont des séquences répétitives d’ADN qui protègent les extrémités des chromosomes humains des dommages liés à l’oxydation, ils raccourcissent à chaque division cellulaire. Leur longueur reflète ainsi l’âge biologique du sujet. Plusieurs facteurs corrélés à l’espérance de vie joueraient sur la longueur des télomères, tels que des facteurs cliniques comme le diabète et l’hypertension ou le statut socioéconomique, l’obésité, le régime alimentaire, etc…
Dans cette étude coréenne, les chercheurs ont étudié le lien entre les habitudes alimentaires de 2000 adultes, entre 40 et 69 ans à l’inclusion, et la longueur des télomères à partir de l’ADN extrait de leurs leucocytes.
Deux profils alimentaires ont été définis suite à l’analyse des questionnaires de fréquence alimentaire recueillis au début de l’étude (2001-2003). Le profil « prudent » était caractérisé par une consommation importante de céréales complètes, produits de la mer, légumineuses, légumes et algues. Tandis que le profil « occidental » était caractérisé par une consommation importante de céréales raffinées, viande rouge ou viandes transformées et boissons sucrées.
Dix ans plus tard, la longueur des télomères au niveau des leucocytes a été mesurée chez tous les sujets. Dans un modèle ajusté sur l’âge, le sexe, l’IMC et d’autres facteurs de confusion, le profil « prudent » était positivement associé à la longueur des télomères. La tendance inverse se dessinait avec le profil « occidental », sans que l’association soit significative.
Les chercheurs se sont également intéressés à l’impact des grands groupes d’aliments sur la longueur des télomères.
Après ajustement sur de nombreux facteurs (l’âge, le sexe, le revenu, l’IMC, le tabagisme, l’alcool, l’activité physique, l’apport calorique, l’hypertension, le diabète et l’hypercholestérolémie), une consommation élevée de légumineuses, noix, algues, fruits, café et produits laitiers était associée à des télomères plus longs. Les régimes ou aliments riches en antioxydants pourraient réduire l’impact du stress oxydatif et donc ralentir le processus de raccourcissement des télomères.
A l’inverse, une consommation élevée de viande rouge, charcuterie et boissons sucrées, aliments susceptibles d’augmenter le stress oxydatif, était associée à des télomères plus courts.
Les chercheurs insistent sur la nécessité d’étudier les associations entre profils alimentaires et/ou aliments spécifiques et longueur des télomères chez d’autres groupes ethniques avant de généraliser ces résultats.
J-Y Lee, N-R Jun, D Yoon et col. (2015) Association between dietary patterns in the remote past and telomere length, European Journal of Clinical Nutrition; 69:1048-1052.