La consommation de protéines de soja diminue la réponse hormonale en testostérone à un exercice en résistance par rapport à des protéines de lactosérum (« whey »).10 jeunes hommes en bonne santé de 20 à 24 ans pratiquant régulièrement des exercices en résistance ont participé à une étude croisée, randomisée avec placebo. Les participants n’ont pas modifié leur alimentation habituelle et ne consommaient pas de complément alimentaire ni de poudre de protéines au début de l’étude.
L’étude était découpée en 3 périodes de 14 jours séparées par un « washout* » de 14 jours. Pendant chaque période, les participants consommaient en début de journée une dilution isocalorique de 20g de protéines de soja, de 20g protéines de lactosérum ou de 20g de maltodextrines. Sur une période de 14 jours donnée, chaque participant consommait la même préparation, puis il passait à une autre préparation pour la période suivante.
A l’issu de chaque période de 14 jours, les participants effectuaient une séance de squats (flexions sur les jambes), à 80% de leur charge maximale, découpée en 6 séries de 10 mouvements. Un échantillon de sang était prélevé avant la séance, après 3 séries d’exercices, immédiatement après les 6 séries, ainsi que 5, 15, 30 et 60 minutes après la fin de l’épreuve.
Les concentrations en testostérone étaient identiques pendant l’effort (prélèvement après 3 séries de squat). Mais, avec la protéine de lactosérum, le niveau de testostérone continuait à augmenter jusqu’à 5 minutes après l’effort et diminuait lentement, mettant 1h pour revenir à son niveau initial, alors que, avec la protéine de soja, le niveau de testostérone diminuait très rapidement après l’exercice et revenait à son niveau initial au bout de 15 à 30 minutes.
Le phénomène inverse était observé avec le cortisol. C’est la protéine de soja qui augmentait sensiblement le niveau de cortisol à la suite de l’entraînement, comparé à la protéine de lactosérum.
Les auteurs supposent que cette différence est due à la teneur en isoflavones du soja, qui possèdent des propriétés œstrogéniques.
Ainsi, consommer des protéines de soja diminue la réponse hormonale anabolique aigüe à un exercice en résistance et diminuerait donc le gain de force et de masse musculaire recherché, comparé à la consommation de protéines de lait.
* période de « lavage » pendant laquelle le sujet ne consomme aucun des produits testés (en l’espèce le lait, le jus de soja ou la boisson sucrée).
Kraemer WJ, Solomon-Hill J, Volk BM et col. (2013) The effects of Soy and Whey Protein Supplementation on Acute Hormonal Reponses to Resistance Exercise in Men, Journal of the American College of Nutrition ; 32(1):66-74.