Pour les auteurs de cet éditorial, la perte de poids pourrait être favorisée par une fragmentation de l’alimentation en nombreux petits repas, un bon sommeil et une bonne gestion du stress. Il ne faudrait donc pas se focaliser uniquement sur la restriction énergétique. Pour étayer l’avis des auteurs, l’article s’appuie sur 2 revues de la littérature et 3 essais contrôlés randomisés :
- De petits repas fréquents, modérés en protides et pauvres en lipides, des nuits de sommeil de 8 heures et une diminution du stress psychologique moduleraient favorablement la réponse hormonale liée au contrôle de l’appétit (Schwarz A).
- Les femmes consomment moins d’énergie par kilo de masse maigre que les hommes et brûlent plus facilement de la masse grasse pendant un exercice physique. Le sexe pourrait être pris en compte dans les stratégies de perte de poids (Wu B N et O’Sullivan A J).
- La consommation de lait chocolaté pauvre en lipides après 1 heure d’exercice physique quotidien chez 32 patients non obèses pendant 4 semaines et demi entraine une perte de masse grasse et une augmentation de masse maigre plus importante qu’avec une boisson glucidique isocalorique. La biodisponibilité des acides aminés du lait favoriserait l’anabolisme musculaire, et le calcium et les protéines laitières stimuleraient la perte de masse grasse (Schwarz A et col, Ferguson-Stegall et col).
- Une étude chez 118 personnes non obèses a comparé l’effet d’une consommation isocalorique de noisettes, de chocolat ou de chips pendant 12 semaines versus un groupe contrôle. Chez les sujets ayant les IMC les plus élevés, les consommateurs de noisettes avaient un tour de taille inférieur à celui du groupe contrôle. Les fruits à coques (noix, noisettes, …) pourraient améliorer la qualité de l’alimentation sans nuire au poids (Tey S L et col).
- Enfin, 78 adolescents en surpoids ont reçu des conseils alimentaires et ont consommé du pain avec de l’huile de poisson ou avec de l’huile végétale pendant 16 semaines, sans résultat sur la composition corporelle mais une consommation de sucre diminuée chez les garçons Pederson M H).
Ainsi, les stratégies de perte de poids pourraient jouer sur des facteurs sans lien direct avec la restriction énergétique tels que : la qualité de l’alimentation, le stress ou le sommeil.
Cet éditorial souhaite peut-être interpeller certains professionnels qui ont une vision encore très « arithmétique » de la perte de poids ou ne tiendraient pas compte de la gestion du stress ou du sommeil dans leur pratique ?
Buchholz C A, Van Loan M, Whigham L et col (2011) Lifestyle Modification to Promote Weight Loss in the Absence of Energy Restriction, Journal of Nutrition and Metabolism, editorial, doi:10.1155/2011/527290