En France, l’initiation des enfants de moins de 12 ans à l’alcool apparaît être la règle plutôt que l’exception : les fêtes familiales sont souvent considérées comme l’occasion d’un apprentissage contrôlé de l’usage de l’alcool. Ainsi, en France, des études ont montré que 60 à 70% des enfants de 11 ans ont déjà goûté de l’alcool, 4 à 7% auraient déjà connu un épisode d’ivresse et 5 à 8% pourraient être considérés comme des consommateurs réguliers. Or quel que soit le contexte, l’initiation précoce à l’usage d’alcool doit être considérée comme un facteur de risque d’une consommation ultérieure. Le milieu familial joue un rôle essentiel : l’initiation est plus élevée lorsque l’alcool est disponible et que les parents en consomment. L’exposition à des images mettant en scène l’alcool augmente également le risque de même que les attitudes parentales de type « permissives » ou « autoritaires ». Enfin la consommation d’alcool est souvent retrouvée, chez l’adolescent, dans un contexte associant des difficultés scolaires, des troubles du comportement et des difficultés d’adaptation sociales.
La prévention vis-à-vis de la consommation de l’alcool doit donc démarrer le plus tôt possible, elle ne doit pas être seulement informative mais plutôt viser le développement des compétences psychosociales de l’enfant, c.à.d l’acquisition d’un ensemble d’attitudes et de comportements favorables à son équilibre et son développement. Elle doit également intégrer les parents afin de les aider à améliorer leur capacité d’aide et de soutien.
Bailly D. Arch. Pediatr. 2016 ; 23 : 549-53. http://dx.doi.org/10.1016/j.arcped.2016.02.011