D’après cette étude prospective menée auprès de plus de 2000 sujets adultes espagnols, la consommation de 100 kcal de soda en plus par jour équivaut à une augmentation de 1,1cm du tour de taille, marqueur d’obésité abdominale, sur 10 ans. L’objectif de cette étude était d’évaluer la relation entre la consommation de plusieurs boissons non alcoolisées (sodas, jus de fruits, lait entier, partiellement ou totalement écrémé), les modifications du tour de taille sur 10 ans. Elle a été menée auprès de 2112 hommes et femmes espagnols âgés de 25 à 74 ans et suivis de 2000 à 2009.
Sur 10 ans, la prévalence de l’obésité (IMC > 30kg.m-2) est passée de 23,6% à 24,2% et la prévalence de l’obésité abdominale de 30% à 41,4%, sans différence significative entre hommes et femmes.
Une augmentation de la consommation de sodas de 100 kcal par rapport au début de l’étude était associée à une augmentation de 1,1 cm du tour de taille (P=0,018) au terme des 10 ans de suivi. Les sujets dont la consommation de sodas a augmenté ont vu leur tour de taille s’élever de 1,5 cm par rapport aux sujets n’en consommant pas, et ceux dont la consommation est restée stable de 1,2 cm. Par ailleurs, les individus qui buvaient plus de 200 ml de soda par jour avaient un risque augmenté de 76% de développer une obésité abdominale.
Par modélisation statistique, les auteurs montrent que remplacer 100 kcal de soda par 100 kcal de lait entier ou de jus de fruits, serait associé à une diminution du tour de taille respectivement de 1,3 cm et 1,1 cm sur 10 ans.
Dans l’étude, la consommation de sodas était associée à une moindre adhérence au régime méditerranéen, à une plus faible activité physique de loisirs, et à un tabagisme plus élevé, l’ajustement à ces variables ne modifiant pas les tendances observées.
Les chercheurs suggèrent que la présence de fructose dans les boissons sucrées, notamment sous forme de sirops de glucose-fructose (High Fructose Corn Syrup aux Etats-Unis) expliquerait le lien entre consommation de sodas et adiposité abdominale même si, à ce jour, il n’y a pas suffisamment de preuves pour conclure quant aux effets du fructose sur le gain de poids et le risque d’obésité.
A.N. Funtikova, I. Subirana, S.F. Gomez et col. (2014) Soft drink consumption is positively associated with increased waist circumference and 10-year incidence of abdominal obesity in Spanish adults. Journal of Nutrition ; doi :10.3945/jn.114.205229.