Une consommation de sodium inférieure à 2,6g ou supérieure à 4,9g par jour augmente le risque de mortalité. En revanche, à l’intérieur de cet intervalle la mortalité n’est pas affectée. Pour la population en bonne santé, on pourrait donc recommander une consommation de 2,6g à 4,9g de sodium soit 6,5 à 12,4g de sel.
La réduction des apports en sel est communément recommandée pour réduire la pression artérielle et donc le risque de maladie cardiovasculaire. Cependant, un régime trop pauvre en sodium peut lui aussi être associé à des pathologies et augmenter la mortalité. Le profil de la relation mortalité/consommation de sel suivrait alors une courbe en J.
L’objectif de cette méta-analyse était d’identifier la fourchette de consommation de sodium à l’intérieur de laquelle les risques de maladies cardiovasculaires ou de mortalité sont minimum.
Vingt-trois études d’observation ont été retenues. Les auteurs de la méta-analyse ont créé 4 groupes de participants :
Faible consommation | <2,6g de Na/j soit <6,5g de sel/jour | |
Consommation usuelle | Consommation usuelle faible | De 2,6g à 3,8 de Na/j soit 6,5g à 9,5g sel/jour |
Consommation usuelle élevée | De 3,8 à 4,9mg de Na/j soit 9,5g à 12,4g de sel/jour | |
Consommation élevée | >4,9g de Na/j soit >12,4g de sel/jour |
Plus surprenant, la mortalité toutes causes confondues et le risque d’évènement cardiovasculaire total (accident vasculaire cérébral et maladies coronariennes) sont significativement plus faibles dans le groupe « consommation usuelle » que dans le groupe « faible consommation ». Les auteurs font remarquer la cohérence des études sur un point : parmi les 23 études retenues, aucune ne montre de bénéfice lié à une consommation inférieure à 2,6g de sodium par jour.
Entre une « consommation usuelle faible » et une « consommation usuelle élevée », aucune différence n’a été relevée.
Comme attendu, la mortalité toutes causes confondues, le risque d’évènement cardiovasculaire, d’accident vasculaire cérébral et de maladie coronarienne étaient tous les quatre significativement plus élevés dans le groupe « consommation élevée » que dans le groupe « consommation usuelle ».
Ainsi, la relation entre la mortalité et la consommation de sel suivrait une courbe en U. La fourchette idéale de consommation serait de 2,6 à 4,9g de sodium par jour soit 6,5 à 12,4g de sel par jour ce qui englobe la plupart de consommations spontanées.
La consommation moyenne de sel chez l’adulte serait de 8g/jour en France (CCAF 2013), elle est donc comprise dans cet intervalle. Cette moyenne cache toutefois des disparités.
A noter que, en 2005, l’EFSA reconnaissait qu’il n’était pas possible de déterminer une limite maximale d’apport en sel mais dans le même temps que l’apport en sodium est directement lié à la tension artérielle, elle-même liée au risque cardiovasculaire. L’objectif que se donne le PNNS 3 (2011-2015) est une consommation inférieure à 8g/jour chez les hommes et 6,5g chez les femmes et les enfants.
Graudal N., Jürgens G., Baslund B. et Michael H. Alderman ( 2014 ) Compared With Usual Sodium Intake, Low- and Excessive-Sodium Diets Are Associated With Increased Mortality: A Meta-Analysis, American journal of hypertension, doi: 10.1093/ajh/hpu028