Les fractures liées à l’ostéoporose constituent un problème de santé publique mais leur incidence réelle n’est pas bien connue. Avec l’augmentation de l’espérance de vie, on s’attendrait à une augmentation du nombre des fractures du col du fémur. Pourtant dans certains pays, l’incidence tend à se stabiliser voire à diminuer, alors qu’elle augmente dans d’autres.
Qu’en est-il en France ? A partir du registre national d’hospitalisation, les auteurs ont recensé les fractures du col du fémur chez les sujets de 40 ans et plus de 2002 à 2008.
Chez les femmes, le nombre absolu de fractures du col du fémur est resté stable (environ 50000) alors qu’il a augmenté chez les hommes (passant de 14700 à 16600 soit une hausse de 13% entre 2002 et 2008). Parallèlement la population française a augmenté de 9% dans cette tranche d’âge. L’incidence des fractures du col du fémur a donc diminué chez les femmes (de 8%) et augmenté chez les hommes (de 4%). Chez les plus âgés, l’incidence a diminué dans les 2 sexes, mais plus chez les femmes.
Les raisons de cette baisse chez les femmes ne sont pas claires et sont sans doute multiples : développement de la densitométrie et des traitements anti-ostéoporotiques, campagnes de prévention des chutes et anti-tabac (on sait que le tabac n’est pas bon pour le squelette), augmentation de la prévalence de l’obésité (qui diminue le risque de fracture) ?
Cette étude ne porte que sur une durée de 6 ans et une évaluation à plus long terme est nécessaire pour confirmer ces tendances ; mais elle peut contribuer à la réflexion visant à établir des politiques de prévention et de prise en charge de l’ostéoporose.
Maravic M, Taupin P, Landais P, Roux C. Change in hip fracture incidence over the last 6 years in France. Osteoporos Int , 2010 [Epub ahead of print]