L’optimisation de la quantité de protéines consommées, de leurs origines, ainsi que de leur répartition au cours de la journée peuvent participer à la prévention de la fragilité chez les personnes âgées.
La fragilité chez la personne âgée est un syndrome clinique qui correspond à une altération des mécanismes de résistance au stress, liée à un épuisement des réserves fonctionnelles de multiples systèmes physiologiques. La présence d’au minimum 3 critères parmi les 5 suivants est une des façons de repérer, chez une personne de plus de 65 ans, un phénotype fragile : perte de poids involontaire, épuisement ressenti par la personne, vitesse de marche ralentie, baisse de la force musculaire et sédentarité. Une revue de littérature examine les liens entre la consommation de protéines et la fragilité.
Les auteurs mettent tout d’abord en avant que les apports protéiques recommandés chez l’adulte (références USA/Canada = 0,8 g/kg de poids corporel/jour) ne seraient pas adaptés au cas particulier des personnes âgées. En effet, pour prévenir l’apparition d’une fragilité, un apport protéique quotidien de 1,0 à 1,5 g/kg de poids corporel serait plus approprié chez les séniors (NDLR : en France, la référence nutritionnelle en protéines de l’ANSES pour les plus de 65 ans est égale à 1 g/kg/j).
Au-delà de l’aspect quantitatif, le type de protéines consommées a aussi son importance dans la prévention de la fragilité : la consommation de protéines d’origine animale serait à privilégier dans cet objectif. Elles fournissent en effet une quantité plus élevée d’acides aminés à chaîne ramifiée (BCAA : Branched-Chain Amino Acids) qui favorisent la réponse anabolique et la synthèse de protéines musculaires (cf. figure 1). Les auteurs recommandent cependant de ne pas sous-estimer l’importance des protéines végétales qui représentent, dans certaines cultures, la source protéique majoritaire.
Enfin, la répartition de l’apport protéique dans la journée est aussi à prendre en compte pour prévenir la fragilité. La consommation de 30 g de protéines par repas, au minimum deux fois par jour, serait plus efficace pour préserver la masse musculaire et les performances physiques, comparativement à un apport protéique plus élevé au cours d’un seul repas quotidien.
En conclusion, cette étude met en évidence qu’un apport protéique adapté peut aider à prévenir la fragilité chez la personne âgée. Si l’aspect quantitatif est primordial, la qualité des sources protéiques et la répartition de l’apport au cours de la journée représentent également des paramètres d’optimisation.
COELHO-JUNIOR, HJ. MARZETTI, E. PICCA, A. « et col. » Protein intake and frailty: a matter of quantity, quality, and timing. Nutrients, 2020, 12, 2915, doi: 10.3390/nu12102915.