On sait aujourd’hui qu’il existe un lien entre le microbiote intestinal et l’obésité. Pour autant, il n’est pas possible d’attribuer l’obésité au seul microbiote. De plus amples recherches sont encore nécessaires.
L’obésité est liée à des interactions complexes entre facteurs génétiques et environnementaux tels que le régime alimentaire ou le mode de vie. Mais le microbiote pourrait être un facteur supplémentaire à prendre en compte dans cette maladie.
Le microbiote d’un patient obèse est différent de celui d’un sujet sain
Le ratio Firmicutes/Bacteroidetes semble également être le principal marqueur des perturbations microbiennes chez un individu obèse, marqué par une diminution des Bacteroidetes (tableau 1). Une perte de poids permettrait un retour à un profil bactérien similaire à celui des personnes minces.Néanmoins, les perturbations observées ne permet pas de dire si ce microbiote est en partie responsable de l’obésité ou si c’est simplement un témoin des changements alimentaires ou de l’état d’obésité.
Population | Adulte de poids normal (20-50 ans) | Adulte obèse (20-50 ans) | Adulte atteint de MICI (20-50 ans) |
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Ratio Firmicutes/ Bacteroidetes | 10/1 | 100/1 | 1/1 à 3/1 |
Le microbiote pourrait-il jouer un rôle dans la prise de poids ?
Le microbiote pourrait être impliqué dans notre métabolisme énergétique : les bactéries intestinales pourraient fournir à notre organisme de l’énergie récupérée de nos résidus alimentaires. Néanmoins, il est primordial de considérer les interactions entre régime alimentaire et l’ensemble intestin-microbiote : attribuer au seul microbiote un rôle décisif dans le développement de la masse grasse n’est pas envisageable. On sait aujourd’hui qu’une combinaison de facteurs environnementaux et génétiques contribue à l’établissement d’un microbiote spécifique d’un individu, lequel pourrait favoriser ou non le développement d’une obésité.
Des marqueurs microbiens prédictifs de l’obésité ?
De récents travaux suggèrent que les personnes ayant une faible diversité bactérienne (en nombre de gènes) auraient un risque plus important de développer des complications associées à l’obésité. Ces résultats restent à confirmer, mais pourraient représenter un nouvel outil dans le diagnostic de l’obésité.
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