Une consommation plus élevée de produits laitiers est associée à un risque diminué d’endométriose. Les consommations de viande rouge, d’acides gras trans et d’acides gras saturés sont quant à elles associées à une augmentation de ce risque.
L’endométriose est une maladie gynécologique chronique de la femme en âge de procréer qui se caractérise par le développement d’une muqueuse utérine en dehors de l’utérus entraînant de nombreuses douleurs et parfois étant la cause d’une infertilité. L’étiologie de l’endométriose est multifactorielle et encore mal comprise ; si des facteurs génétiques, immunologiques ou hormonaux semblent être impliqués, l’alimentation aurait aussi un rôle dans son développement. Une revue systématique de littérature et méta-analyse examine les associations entre la consommation de différents groupes d’aliments ou de nutriments et le risque d’endométriose parmi les femmes de plus de 18 ans. Huit études d’observation ont été incluses dans cette revue : 5 études de cohorte et 3 études cas-témoins.
Les résultats montrent qu’une consommation plus élevée de produits laitiers (considérés dans leur globalité) est associée à une diminution du risque d’endométriose de 10 % (Risque Relatif (RR) = 0,90 ; IC95% = [0,85 – 0,95], P < 0,001). En considérant séparément différentes catégories de produits laitiers (catégories des laits, des fromages, ou encore des produits laitiers les plus gras [lait entier + crème fraîche + crèmes glacées + fromages + beurre] ou des produits laitiers les moins gras [lait écrémé + yaourts + sherbet (sorbet contenant un peu de lait) + cottage cheese]), aucune association significative avec le risque d’endométriose n’a été mise en évidence.
Il apparaît également qu’une consommation plus élevée de viande rouge est associée à une augmentation du risque d’endométriose de 17 % (RR = 1,17 ; IC95% = [1,08 – 1,26], P < 0,001). Aucune association n’a par contre été trouvée avec la consommation de volaille, de poisson, d’œufs, de légumineuses ou encore de légumes et de fruits. Les auteurs mettent en évidence, dans la littérature, des résultats contrastés pour les fruits et légumes : certains travaux suggèrent un effet protecteur lié aux propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes des fruits et des légumes alors que d’autres trouvent des résultats contradictoires, attribués en particulier aux pesticides contenus dans les fruits.
Enfin, si les données mettent en lumière que les personnes qui ingèrent une quantité plus importante d’acides gras trans (RR = 1,12 ; IC95% = [1,02 – 1,23], P = 0,019) ou d’acides gras saturés (RR = 1,06 ; IC95% = [1,04 – 1,09], P < 0,001) sont aussi plus à risque de développer une endométriose, aucune association n’est révélée avec l’ingestion totale de matière grasse ou encore celle d’acides gras monoinsaturés ou polyinsaturés.
Cette méta-analyse suggère qu’une consommation optimale de produits laitiers, associée à une faible consommation de viande rouge et à des apports bas en acides gras trans et acides gras saturés pourrait diminuer le risque d’endométriose*. Les auteurs émettent l’hypothèse que le calcium et la vitamine D des produits laitiers auraient un effet protecteur de par leurs actions anti-inflammatoires. La viande rouge, quant à elle, pourrait augmenter le risque en raison de sa teneur élevée en hormones stéroïdes et/ou en fer. Des études complémentaires restent cependant nécessaires pour mieux comprendre ces potentiels mécanismes.
* NDLR : Ces indications alimentaires vont dans le sens des recommandations du PNNS 4 en France.
ARAB, A. KARIMI, E. VINGRYS, K. « et col. » Food groups and nutrients consumption and risk of endometriosis: a systematic review and meta‑analysis of observational studies. Nutrition Journal, 2022, 21, 58, doi: 10.1186/s12937-022-00812-x.