Selon une étude anglo-saxonne, les comportements des femmes en situation d’obésité et de grande précarité ne sont pas en adéquation avec les recommandations en termes d’alimentation et d’activité physique, dans les mois qui suivent la naissance de leur enfant.
L’obésité chez la femme enceinte est un facteur associé à de nombreuses complications chez la future mère (diabète gestationnel, hypertension artérielle avec risque de prééclampsie, phlébite) et chez l’enfant (naissance prématurée, malformation, poids de naissance élevé et surpoids lors de la croissance). La période postnatale est un moment propice pour mettre en place des actions de prévention pour les grossesses à venir. Une étude descriptive réalisée au Royaume-Uni examine les comportements postnataux (jusqu’à 12 mois après l’accouchement), en termes d’alimentation et d’activité physique, chez 39 femmes en situation d’obésité et vivant dans des quartiers socialement très défavorisés.
Comparativement aux recommandations, la consommation médiane de fruits et de légumes, dans cette population, est basse : elle se situe entre 1,6 à 2 portions par jour en fonction de la période considérée (3, 6, 9 ou 12 mois après la naissance). Les auteurs mettent aussi en lumière le fait que la consommation médiane de viande rouge et de viande/poisson transformé est le plus souvent trop élevée par rapport aux recommandations. La consommation de poisson non transformé est, quant à elle, relativement basse (16 à 37 g/j), en particulier celle de poisson gras (0 à 4 g/j).
Concernant l’activité physique, il apparaît que ce sont principalement des activités d’intensité faible qui sont rapportées par les participantes, alors que les activités physiques d’intensité élevée sont presque inexistantes. Alors que les recommandations suggèrent la pratique hebdomadaire d’au moins 150 minutes d’activité physique modérée, les chiffres rapportés sont beaucoup plus faibles dans l’échantillon d’étude (durées médianes entre 76 et 110 minutes par semaine). A noter que la pratique de sports est très limitée et que l’activité physique rapportée est principalement liée à l’entretien du foyer et aux soins.
Les auteurs ont aussi examiné l’évolution du poids des participantes pendant la période postnatale. Globalement, quelle que soit la date de la mesure (à 3, 6, 9 ou 12 mois après l’accouchement), la tendance est à la perte de poids comparativement au poids basal enregistré au cours du 1er trimestre de grossesse (– 0,8 à – 2,3 kg). C’est parmi les femmes n’ayant pas une prise de poids excessive pendant la grossesse que cette perte de poids est la plus significative (– 2,7 à – 9,7 kg vs + 2,3 à – 1,8 kg pour les participantes ayant eu une prise de poids excessive pendant la grossesse).
Pour conclure, cette étude met en évidence le fait que les femmes en situation d’obésité et vivant dans des zones très défavorisées ont des comportements souvent inadéquats vis-à-vis de l’alimentation et de l’activité physique. Les auteurs insistent sur la pertinence de mettre en place des actions de prévention pendant la période postnatale, pour les grossesses à venir, et sur l’importance de ne pas avoir une prise de poids excessive pendant la grossesse.
HESLEHURST, N. CULLEN, E. FLYNN, AC. « et col. » Maternal obesity and patterns in postnatal diet, physical activity and weight among a highly deprived population in the UK: the GLOWING pilot trial. Nutrients, 2023, 15, 3805, doi: 10.3390/nu15173805.