Les joueurs d’e-sports et de jeux vidéo passent près de 8 heures par jour à la pratique d’activités sédentaires. Seule une faible proportion de cette population atteint les recommandations concernant la consommation de fruits et de légumes.
Les joueurs d’e-sports et de jeux vidéo représentent un groupe à risque en termes de santé, en raison des périodes prolongées qu’ils passent à la pratique d’une activité sédentaire devant un écran. Une étude transversale allemande, menée auprès de 1066 joueurs d’e-sports et de jeux vidéo examine les caractéristiques démographiques et comportementales de cette population spécifique.
La population étudiée est principalement masculine (91,9 %), jeune (entre 20 et 30 ans) et présente un niveau d’étude plutôt élevé. La très grande majorité des joueurs (95 %) considère être dans un état de santé bon à excellent. Environ la moitié des participants (51,3 %) présente un indice de masse corporelle (IMC) qualifié de normal et aucune différence d’IMC n’a été mise en évidence entre les catégories de joueurs (professionnels, anciens professionnels, amateurs, joueurs réguliers et occasionnels).
Les joueurs occasionnels passent près de 22 heures par semaine à jouer ; ce temps moyen atteint entre 25 et 29 heures chez les joueurs professionnels, amateurs et réguliers. La durée moyenne totale des activités sédentaires s’élève à 7,7 ± 3,6 heures par jour. Les deux tiers de l’échantillon pratiquent par ailleurs une activité physique modérée à intense pendant plus de 2,5 heures par semaine et le temps moyen passé à dormir représente 7,1 ± 1,3 heures par jour.
En ce qui concerne l’alimentation, la consommation moyenne de fruits et légumes est de 2,7 ± 1,8 portions par jour ; seulement 11 % des personnes interrogées atteignent la recommandation de consommer quotidiennement un minimum de 5 portions. Si aucune information complémentaire relative à l’alimentation n’a été recueillie, les auteurs font l’hypothèse que cette faible consommation de fruits et de légumes pourrait être le témoin d’une consommation en excès d’aliments moins favorables pour la santé.
L’étude des corrélations met en évidence des associations faibles mais statistiquement significatives : plus le temps passé à jouer augmente, plus la durée totale des activités sédentaires (rho = 0,15 ; P < 0,01) et l’IMC (rho = 0,11 ; P < 0,01) augmentent et plus l’état de santé rapporté de façon subjective diminue (rho = – 0,14 ; P < 0,01).
En conclusion, les auteurs mettent en avant le besoin de réaliser de nouvelles études pour mieux comprendre les comportements des joueurs d’e-sports et de jeux vidéo, en particulier les comportements alimentaires, afin de protéger la santé de cette population spécifique, voire d’améliorer leurs performances.
RUDOLF, K. BICKMANN, P. FROBÖSE, I. « et col. » Demographics and health behavior of video game and eSports players in Germany: the eSports Study 2019. Int. J. Environ. Res. Public Health, 2020, 17, 1870, doi: 10.3390/ijerph17061870.