Les personnes ayant un chronotype « du soir » sont plus à risque d’avoir des habitudes alimentaires défavorables pour la santé et de développer un surpoids ou une obésité.
Le chronotype est la tendance d’un individu à préférer les activités réalisées le matin ou le soir. Les personnes qui ont un chronotype « du matin » ont tendance à se lever tôt et à être plus efficaces lors des activités matinales, alors que les personnes avec un chronotype « du soir » se lèvent souvent plus tard et ont plus d’énergie et de concentration en soirée. Entre ces deux pôles, on parle de chronotype intermédiaire. Une revue systématique de littérature incluant 43 études examine les liens entre le chronotype, les habitudes alimentaires et les paramètres anthropométriques associés à l’obésité.
La plupart des études mettent en évidence un lien entre le chronotype « du soir » et une ou plusieurs habitudes alimentaires peu saines. Il semble en effet que les personnes ayant un chronotype « du soir » aient tendance à consommer :
- plus d’aliments transformés ou ultra-transformés ;
- plus d’aliments riches en graisses et denses en énergie ;
- et moins d’aliments protecteurs.
A contrario, les individus avec un chronotype « du matin » sont des plus grands consommateurs de produits frais ou peu transformés.
Il apparaît également que les personnes avec un chronotype « du soir » sautent plus souvent le petit-déjeuner, ont tendance à manger plus tard le soir et présentent une adhésion plus faible aux modèles alimentaires sains tels que l’alimentation méditerranéenne.
Les études examinant les liens entre le chronotype et les paramètres anthropométriques montrent des associations fréquentes entre le chronotype « du soir » et des paramètres défavorables : poids, Indice de Masse Corporelle, tour de taille ou encore masse grasse plus élevés.
Concernant les individus présentant un chronotype intermédiaire, ils présentent des habitudes alimentaires et des paramètres anthropométriques proches de ceux ayant un chronotype « du matin ».
Pour conclure, cette revue de littérature montre que les personnes avec un chronotype « du soir » sont plus à risque d’avoir des habitudes alimentaires néfastes et de développer un surpoids ou une obésité. Si les mécanismes permettant d’expliquer ces associations ne sont pas connus, les auteurs émettent plusieurs hypothèses liées à une dérégulation du système cérébral de la récompense, à des déséquilibres de sécrétion des hormones de la satiété engendrés par le manque de sommeil ou encore à une tendance accrue à manger en réponse à des émotions.
TEIXEIRA, GP. GUIMARAES, KC. SOARES, AGNS. « et col. » Role of chronotype in dietary intake, meal timing, and obesity: a systematic review. Nutrition Reviews, 2022, nuac044, doi: 10.1093/nutrit/nuac044.