Après l’âge de 50 ans, une consommation de calcium comprise entre 1000 et 1300 mg/j est corrélée à une diminution des risques de fractures, d’accidents cardiovasculaires ainsi que d’accidents vasculaires cérébraux chez les sujets normo tendus.Une grande étude prospective australienne, la Melbourne Collaborative Cohort Study, a permis d’évaluer le lien sur le long terme entre la consommation de calcium, la survenue de fractures, d’accidents cardiovasculaires et la mortalité toutes causes confondues.
Les participants ont été suivis pendant 13 ans. La mortalité et les incidents cardiovasculaires ont été suivis sur un groupe de 34 468 individus de 40 à 69 ans. Les fractures ont pu être suivies sur un groupe de 12 097 individus de 50 ans ou plus. Au début de l’étude, tous les participants ont répondu à un questionnaire de consommation alimentaire qui a permis d’évaluer leurs apports nutritionnels, notamment en calcium.
Au cours des 13 années de suivi, 2 855 décès se sont produits. La première cause de décès s’est révélée être le cancer (n=1787) suivie par les pathologies cardiovasculaires (n=557). Des accidents cardio-vasculaires furent rapportés chez 1 827 participants et 788 fractures furent aussi comptabilisées.
Les participants ont été divisés en quatre quartiles en fonction de leur apport en calcium ajusté sur les apports énergétiques. Les participants du quartile supérieur avaient un apport quotidien de 1076 mg de calcium (médiane +/-163 mg/jour), tandis que les participants du quartile inférieur avaient un apport quotidien de 641 mg/jour de calcium (médiane +/- 121 mg/jour).
Les participants qui consommaient le plus de calcium avaient un IMC plus bas, ainsi qu’une activité physique et une consommation de fruits et légumes supérieures en comparaison des plus faibles consommateurs. En contraste, les participants qui consommaient le moins de calcium étaient plus fréquemment en surpoids et consommaient plus d’alcool, de tabac et de graisses saturées.
La mortalité s’est révélée inversement corrélée à la consommation de calcium avec un hazard ratio de 0,86 (CI (95%) : 0,76-0,98) entre le quartile des plus grands consommateurs et celui des plus petits consommateurs. Les mêmes tendances ont été observées pour les risques cardiovasculaires et les accidents vasculaires cérébraux chez les participants normo tendus.
Le risque de survenue de fractures s’est montré également inversement corrélé à la consommation de calcium alimentaire avec un odds ratio de 0,70 (CI (95%) : 0,54-0,92) entre les plus grands consommateurs et les plus petits. Par contre, aucune corrélation n’a été trouvée concernant l’occurrence des cancers.
Une consommation élevée de calcium pourrait modifier de façon bénéfique le profil des lipides sanguins, la pression artérielle et l’obésité. A l’inverse, une consommation insuffisante de calcium pourrait augmenter les risques d’une hyperparathyroïdie secondaire. La parathormone est connue pour augmenter les risques de calcification vasculaire et donc de pathologies vasculaires.
En conclusion, cette étude montre que des apports en calcium compris entre 1000 et 1300 mg par jour au-delà de 50 ans sont associés à une diminution de l’incidence des fractures et du risque d’événements cardiovasculaires non fatals.
Khan B, Nowson C, Daly R et col (2015) Higher Dietary Calcium intakes Are Associated With Reduced Risks of fractures, Cardiovascular Events, and Mortality : A Prospective Cohort Study of Older Men and Women, Journal of Bone and Mineral Research; 30(10):1758-1766