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Caféine et prématurité : pas de lien évident

Brèves scientifiques
Publié le 03/01/2011
Modifié le 11/05/2021
Modifié le 11/05/2021
Temps de lecture : 3 minutes
Nutriments

Maslova E et al., Caffeine consumption during pregnancy and risk of preterm birth:a meta-analysis, Am J Clin Nutr 2010;92:1120–32.

Les effets de la consommation de caféine pendant la grossesse sur le risque de prématurité sont discutés depuis plus de 30 ans. Cette méta-analyse ne retrouve aucun lien significatif entre consommation de caféine pendant la grossesse et prématurité, ni dans les études de cohorte, ni dans les études cas-contrôles.
La prématurité (naissance avant 37 semaines de gestation) reste un problème de santé publique important : 12 à 13% des naissances aux Etats-Unis, 5 à 9% en Europe. Or elle est associée à une mortalité néonatale élevée, à des risques augmentés de complications d’ordre neurologique, pulmonaire, gastro-intestinal et plus tardivement d’insulino-résistance. Les facteurs de risque de prématurité sont donc recherchés ; l’hypothèse sur la caféine repose sur le fait que son métabolisme décroît au cours de la grossesse avec une demi-vie fortement augmentée, et qu’elle est retrouvée dans le liquide amniotique. Or la caféine est présente dans de nombreuses boissons consommées par les femmes enceintes.
Les auteurs ont retenu 22 études épidémiologiques répondant aux critères d’inclusion. Aucune relation significative n’a été retrouvée entre le risque de prématurité et le niveau de consommation de caféine, quelque soit le trimestre de grossesse étudié, quelle que soit la boisson thé ou café.
Toutefois, les auteurs rappellent que la caféine peut agir sur d’autres facteurs de risque comme un petit poids de naissance, il faut donc rester prudent d’autant qu’il existe de nouvelles sources potentielles de caféine (boissons énergisantes, plantes) dont on ne connaît pas bien la consommation et qu’il devient nécessaire d’étudier.