L’altération de la diversité du microbiote intestinal en cas de diabète de type 2 et d’obésité joue un rôle important dans la régulation de la glycémie et de l’appétit, via l’axe microbiote – intestin – cerveau.
Le microbiote intestinal, à travers l’axe microbiote – intestin – cerveau, influence nombre de nos comportements alimentaires. Mieux comprendre les interrelations entre le microbiote, l’intestin et le cerveau est essentiel pour identifier les facteurs pouvant engendrer des maladies métaboliques telles que le diabète de type 2. Une revue de littérature met en évidence comment le microbiote est un acteur clé de la régulation de notre appétit et de notre métabolisme et de quelle façon il serait impliqué dans le développement des maladies métaboliques.
Pour illustrer ces interrelations, les auteurs prennent l’exemple du GLP-1 (glucagon-like peptide 1), une hormone intestinale (ou incrétine) sécrétée par les cellules endocrines de l’intestin. Après un repas, le microbiote intestinal utilise des nutriments alimentaires, des fibres ou encore des acides biliaires pour produire des métabolites tels que des acides gras à chaînes courtes ou encore des indoles. Ces derniers sont capables d’activer la sécrétion de GLP-1. Via le système nerveux entérique, le nerf vague et le noyau du tractus solitaire (ou noyau gustatif), le message afférent parvient au système nerveux central pour envoyer ensuite des signaux vagaux efférents, en direction de l’estomac afin de ralentir la vidange gastrique, et en direction du pancréas afin de stimuler la sécrétion d’insuline et diminuer celle de glucagon, contribuant ainsi à la régulation de la glycémie et de l’appétit (cf. figure 1).
Le diabète de type 2 et l’obésité sont associés à une altération de la diversité du microbiote (ou dysbiose), générant une réponse inadéquate au GLP-1 et perturbant ainsi le fonctionnement de l’axe microbiote – intestin – cerveau, et par conséquent la sécrétion d’insuline. Le rétablissement du bon fonctionnement de cet axe, via le microbiote et ses métabolites, est donc une stratégie thérapeutique à investiguer pour aider les personnes diabétiques à maintenir une glycémie normale. Il a par exemple été montré que des traitements prébiotiques pouvaient augmenter la diversité du microbiote et rétablir ainsi les niveaux de GLP-1 ainsi que la régulation de la satiété. En conclusion, cette revue de littérature souligne le rôle clé des hormones intestinales, du nerf vague et de l’axe microbiote – intestin – cerveau dans la régulation de l’appétit et le contrôle métabolique. Des recherches complémentaires sont nécessaires pour développer, sur cette base, des approches thérapeutiques du diabète de type 2.
LONGO, S. RIZZA, S. & FEDERICI, M. Microbiota‑gut‑brain axis: relationships among the vagus nerve, gut microbiota, obesity, and diabetes. Acta Diabetologica, 2023, doi: 10.1007/s00592-023-02088-x.