La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) qui se caractérise par une inflammation pouvant toucher tous les segments du tube digestif, de la bouche à l’anus. Environ 20 % des cas de maladie de Crohn sont diagnostiqués avant l’âge de 18 ans. Une étude transversale d’observation compare les apports nutritionnels de 20 enfants atteints de la maladie de Crohn à ceux de 48 enfants sains. A noter que tous les participants étaient âgés de 4 à 18 ans et que les auteurs n’ont pas inclus les enfants ayant modifié leur alimentation peu de temps avant ou après le diagnostic de la maladie.
Les résultats mettent en évidence que les enfants atteints de la maladie de Crohn présentent :
– une consommation diminuée :
- de fibres et en particulier de fibres insolubles (2,30 vs 2,97 g/j, P = 0,03) ;
- de polyphénols (164 vs 289 mg/j, P < 0,005) ;
- de vitamine A (345 vs 468 µg/j, P = 0,03) ;
- de β-carotène (0,26 vs 0,39 g/j, P = 0,04) ;
- et de certains acides gras insaturés (oléique, α-linolénique, arachidonique) ou saturé (palmitique) ;
– et une consommation plus élevée :
- de protéines animales (29,7 vs 22,9 g/j, P = 0,01) ;
- et de vitamine B3 (9,8 vs 8,0 mg/j, P = 0,02).
Des analyses complémentaires montrent également que la charge acide rénale, évaluée par l’indice PRAL (Potential Renal Acid Load), est plus élevée chez les enfants atteints de maladie de Crohn (P = 0,003). Le pouvoir antioxydant de l’alimentation, évalué au moyen de l’indice ORAC (Oxygen Radical Absorbance Capacity), est, quant à lui, plus faible chez les enfants malades (P < 0,01).
Les auteurs concluent que l’alimentation des enfants atteints de la maladie de Crohn semble être plus proche du typique régime occidental (western diet) que celle des enfants exempts de la maladie, avec une consommation plus élevée de viande et plus faible de légumes. Ce type de régime pourrait être impliqué dans la pathogenèse de la maladie de Crohn.
LABRIOLA, F. MARCATO, C. ZARBO, C. « et col. » Dietary habits of a group of children with Crohn’s disease compared to healthy subjects: assessment of risk of nutritional deficiencies through a bromatological analysis. Nutrients, 2022, 14, 499, doi: 10.3390/nu14030499.