Un patient ayant une allergie alimentaire (AA) identifiée risque de réagir à un autre aliment de la « même famille » mais pas systématiquement. Identifier et distinguer pour chaque patient les véritables allergies croisées (AC) des sensibilisations croisées (test cutané et dosage des IgE positifs mais pas de signes cliniques) est donc crucial.
Ainsi, le risque d’AC est très élevé entre les laits de vache, chèvre et brebis, mais très faible entre les laits de vache, jument, chamelle et ânesse ; entre poissons de différentes espèces (les modes de conservation peuvent le réduire) ; entre noix et noix de pécan, noix de cajou et pistache (près de 100 %). En revanche, le risque d’AC est faible entre lait et viande issus des mêmes mammifères, oeufs et viande de volailles. Enfin, le risque d’AC est inégal dans les familles des fruits de mer (fort entre crustacés ou entre mollusques mais faible entre mollusques et crustacés) ; des légumineuses (faible sauf entre arachide et lupin) ou des céréales (fort entre blé et seigle seulement).
Le test de provocation oral, souvent nécessaire au diagnostic, évite des exclusions alimentaires non justifiées. Les conseils d’éviction doivent être personnalisés et tenir compte de l’importance de l’allergène en cause dans l’alimentation du patient.
Kazatsky AM, et al. Curr Allergy Asthma Rep 2016;16:22. Doi : 10.1007/s11882-016-0601-1.