AccueilBrèves scientifiquesPathologiesAllergiesAlimentation et allergie alimentaire dans les deux premières années de vie

Alimentation et allergie alimentaire dans les deux premières années de vie

Brèves scientifiques
Publié le 07/05/2014
Modifié le 11/05/2021
Modifié le 11/05/2021
Temps de lecture : 4 minutes

Consommer des plats « faits maison », une grande variété de fruits et de légumes, du poisson et des volailles et éviter l’introduction trop précoce d’une alimentation « industrielle » pour adultes diminuerait le risque allergique.Pour cette étude prospective, les auteurs ont recruté 41 enfants ayant déclaré une allergie alimentaire entre un et deux ans et un groupe contrôle de 82 enfants du même âge, tous issus d’une cohorte anglaise de 1140 bébés nés entre 2006 et 2008. L’alimentation des enfants a été suivie sur toute leur première année de vie, un des parents remplissant un carnet alimentaire sur plusieurs semaines. Pour les enfants dont les parents déclaraient une allergie, le diagnostic a été vérifié par un prick test cutané, aux âges de 1 an et 2 ans.
Parmi les enfants allergiques, les symptômes les plus fréquents étaient les vomissements et l’eczéma. Les allergènes pouvaient être l’œuf, le lait, l’arachide, le soja et la farine de blé. Certains réagissaient à plusieurs aliments. Les allergies ont toutes été confirmées par un diagnostic approprié.
Dans un premier temps, les chercheurs ont comparé les différents modes d’alimentation avant la période de diversification alimentaire. Aucune différence n’est ressortie qui puisse être associée au choix du lait : maternel ou infantile.
Dans un second temps, les chercheurs se sont penchés sur l’alimentation une fois les aliments solides introduits. L’alimentation du groupe contrôle se caractérisait par une consommation plus élevée de préparations faites maison, de fruits et légumes, une consommation modérée d’aliments « industriels » pour adultes (plats préparés, frites, chips, bacon) et occasionnelle d’aliments pour bébés. Le groupe contrôle consommait également globalement une plus grande variété de fruits et légumes.
Les auteurs supposent que les micronutriments contenus dans les végétaux (vitamine C, bêta-carotène, folates,…) interagissent favorablement avec le système immunitaire.
Les auteurs font également remarquer que le mode d’alimentation du groupe contrôle correspondait aux recommandations générales pour les jeunes enfants préconisées dans d’autres études. Celles-ci pourraient donc s’avérer efficaces pour diminuer le risque allergique. De nouvelles études semblent toutefois nécessaires pour en avoir confirmation.
Une autre étude avait montré que la majorité des femmes françaises s’appliquent à cuisiner au moins dans les premières années de vie de leur enfant, ce qui serait donc plutôt réconfortant pour la situation en France et un comportement évidemment à encourager.

Grimshaw K.E.,Maskell J., Oliver E.M.et col (2014) Diet and food allergy development during infancy : Birth cohort study findings using prospective food diary data American Academy of Allergy, Asthma & Immunology ; 133:511-519.