Les femmes consommant plus de yaourts, au sein d’une alimentation équilibrée, et pratiquant plus d’activité physique présentent un risque diminué de prendre du poids et de développer une obésité pendant les années précédant ou suivant la ménopause.
La période de périménopause s’accompagne de changements physiologiques importants et peut être associée à des modifications du métabolisme pouvant provoquer une prise de poids. Une étude de cohorte utilise les données de plus de 35 000 femmes pour examiner les liens entre la consommation de produits laitiers et les changements pondéraux pendant une période d’environ 12 ans autour de la ménopause (6 ans avant + 6 ans après).
Les résultats mettent en évidence une prise de poids tout au long de la période de 12 ans, cette augmentation pondérale ayant tendance à diminuer avec le temps. Il apparaît qu’à chacun des 6 examens réalisés sur les 12 années, les femmes les plus consommatrices de yaourts (2 ou plus par semaine) sont celles pour lesquelles la prise de poids est la plus faible ; les femmes consommant le moins de yaourts (moins de 1 par mois) sont aussi celles prenant le plus de poids (cf. figure 1).
Les auteurs ont par ailleurs évalué les liens entre la consommation de produits laitiers et le risque de développer une obésité. Ces données mettent de nouveau en avant l’intérêt de la consommation de yaourts : après ajustement sur les facteurs confondants, les femmes consommant le plus de yaourts (≥ 2 par semaine) présentent un risque diminué de 31 % de développer une obésité (Risque Relatif (RR) = 0,69 ; IC95% = [0,64 ; 0,74]), comparativement à la catégorie des femmes consommant le moins de yaourts (< 1 par mois). Si l’on considère l’ensemble des produits laitiers, le risque d’être en situation d’obésité est diminué de 12 % (RR = 0,88 ; IC95% = [0,82 ; 0,95]) chez les femmes les plus consommatrices (≥ 2 portions / jour), comparativement à celles en consommant le moins (< 1 portion / jour).
Les auteurs insistent sur le fait que les femmes pratiquant plus d’activité physique (d’intensité modérée à élevée, au moins 3 heures par semaine) et présentant une qualité globale de l’alimentation plus élevée ont également un risque diminué de se retrouver en situation d’obésité. Une consommation plus importante de yaourts renforce significativement ces effets bénéfiques.
Pour conclure, cette étude met en lumière l’importance du mode de vie sur le statut pondéral des femmes en période de périménopause. Si la pratique d’activités physiques et le suivi d’une alimentation équilibrée semblent primordiaux pour limiter le risque d’obésité, la consommation de yaourts est indépendamment associée à une prise de poids diminuée. Cet effet spécifique des yaourts pourrait être lié à la biodisponibilité augmentée du calcium dans les yaourts, la consommation de calcium étant associée à l’inhibition de la lipogénèse et à la stimulation de la lipolyse. La composition en ferments lactiques vivants des yaourts pourrait aussi être protectrice vis-à-vis de la prise de poids.
YUAN, M. HU, FB. LI, Y. « et col. » Dairy foods, weight change, and risk of obesity during the menopausal transition. The Journal of Nutrition, 2023, 153, 3, p. 811-819 (doi: 10.1016/j.tjnut.2023.01.001).