Chez les adolescents en surpoids ou en situation d’obésité, l’activité physique, plutôt que les activités sédentaires, explique les inégalités sociales liées au poids.
Le gradient social de l’obésité correspond à l’augmentation des prévalences de surpoids et d’obésité, lorsque le statut socioéconomique diminue. Une étude française examine en quelles proportions l’activité physique et la sédentarité pourraient participer au gradient social du poids chez l’adolescent. Les données de 1 935 adolescents (âgés de 13 à 18 ans) en surpoids ou en situation d’obésité, issues de l’étude PRALIMAP-INES (PRomotion de l’ALIMentation et de l’Activité Physique – INÉgalités de Santé) ont été utilisées dans cet objectif. Le statut socioéconomique de chaque adolescent a été évalué au moyen du questionnaire Family Affluence Scale, développé par l’OMS et comportant 5 niveaux allant de « très désavantagé » à « très avantagé ».
Les résultats mettent en évidence plusieurs associations significatives entre le statut socioéconomique et la pratique d’une activité physique. En effet, les auteurs observent une association entre un statut socioéconomique moins avantagé et :
- une fréquence plus faible d’activité physique, quelle que soit son intensité ;
- une diminution de la durée de pratique d’activités physiques de haute intensité ;
- un engagement diminué dans la pratique d’une activité physique de loisir (cf.figure 1).
Par contre, dans l’échantillon, les activités sédentaires ne sont pas significativement associées au statut socioéconomique.
Par ailleurs, les données confirment l’existence d’un gradient social du poids. La figure 1 montre que, dans l’échantillon, plus le statut socioéconomique diminue, plus l’Indice de Masse Corporelle (IMC) augmente. Les modèles de régression linéaire indiquent que c’est l’activité physique (5,7 % à 8,1 %), plus que les activités sédentaires (2,7 % à 5,7 %), qui explique ce gradient social. Au total, l’effet combiné des activités physiques et sédentaires expliquerait 14 % du gradient social des z-scores d’IMC.
En conclusion, cette étude met en lumière que l’activité physique, plutôt que les activités sédentaires, est liée à l’augmentation du surpoids chez les adolescents socialement défavorisés. Les auteurs invitent à mettre en place des actions de promotion de l’activité physique parmi les classes les plus défavorisées, afin de réduire les inégalités sociales en matière de surpoids et d’obésité.
OMOROU, AY. MANNEVILLE, F. LANGLOIS, J. « et col. » Physical activity rather than sedentary behaviour is socially determined in French adolescents with overweight and obesity. Preventive Medicine, 2020, 134, 106043, doi: 10.1016/j.ypmed.2020.106043.