La consommation de fruits, légumes, fruits oléagineux, produits laitiers, poisson et thé est à promouvoir pour réduire le risque d’AVC.
Une revue de littérature a répertorié l’ensemble des revues systématiques et méta-analyses d’études prospectives examinant les liens entre le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) et la consommation des différents groupes alimentaires. Au total, 18 revues publiées entre 2008 et 2015 ont été incluses et 13 aliments ou groupes d’aliments ont été considérés.
Les résultats mettent tout d’abord en évidence le caractère protecteur de 7 groupes d’aliments vis-à-vis du risque d’AVC :
- Pour la catégorie des fruits et légumes, ce nombre s’élève à 21 %, avec un effet plus marqué des fruits (23 %) que des légumes (14 %) ;
- La consommation de produits laitiers est associée à une réduction du risque d’AVC de 13 %. Cet effet protecteur est particulièrement marqué pour les produits laitiers pauvres en matière grasse et les fromages. Une relation dose-effet non linéaire a été mise en évidence entre la consommation de lait et le risque d’AVC ;
- Les consommateurs réguliers de poisson présentent un risque diminué d’AVC entre 9 et 14 % par rapport aux très faibles consommateurs.
- Les gros consommateurs de fruits secs oléagineux présentent une diminution du risque d’AVC de l’ordre de 10 % comparativement aux faibles consommateurs ;
- Le risque d’AVC est diminué de 23 % chez les consommateurs de thé. L’analyse de l’effet de dose montre une diminution de ce risque de 13 à 18 % pour une augmentation de la consommation de 3 tasses par jour. L’analyse par sous-groupes met particulièrement en avant le thé vert pour ses effets protecteurs.
- Il semble exister une relation non linéaire entre la consommation de café et le risque d’AVC. Une consommation modérée de café (3 à 4 tasses par jour) est associée à une réduction du risque de 14 à 20 %.
- Une consommation modérée de chocolat semble, elle aussi, protectrice vis-à-vis du risque d’AVC.
Parmi tous les groupes d’aliments étudiés, seul celui des viandes rouges et transformées montre une relation positive avec le risque d’AVC. En effet, une consommation élevée de viandes rouges est associée à une augmentation du risque de 9 % comparativement à une consommation faible. Cette valeur s’élève à 14 % pour les viandes transformées. Pour chaque portion supplémentaire de viande consommée quotidiennement, l’augmentation du risque d’AVC est de l’ordre de 10 %.
Enfin, pour les autres groupes d’aliments considérés dans cette étude (légumineuses, céréales complètes et raffinées, boissons sucrées, œufs), aucune association avec le risque d’AVC n’a été mise en évidence.
En conclusion, cette revue de littérature apporte des preuves solides sur les liens entre la consommation des aliments des différents groupes et le risque d’AVC. Des consommations élevées de fruits, légumes, fruits secs oléagineux, produits laitiers, poisson et thé, ainsi que des consommations modérées de café et de chocolat sont à promouvoir pour réduire ce risque. Une consommation excessive de viandes rouges et transformées est déconseillée dans cette optique.
DENG, C. LU, Q. GONG, B. « et col. » Stroke and food groups: an overview of systematic reviews and meta-analyses. Public Health Nutrition, 2018, 21, 4, p. 766-776 (doi: 10.1017/S1368980017003093).