Les études d’intervention mises en place pendant les 1000 premiers jours de l’enfant, à destination des familles socialement défavorisées, peuvent être efficaces pour prévenir l’apparition de l’obésité et promouvoir des comportements propices à une bonne santé.
Les 1000 premiers jours de l’enfant, entre le début de la grossesse et l’âge de 2 ans, constituent une période essentielle pour le bon développement et la construction de l’enfant. Il s’agit aussi d’une période favorable à la mise en place d’interventions auprès des familles pour promouvoir un mode de vie sain et prévenir l’apparition de l’obésité chez l’enfant. Une revue systématique de littérature examine l’efficacité des interventions visant, pendant cette période des 1000 premiers jours, à promouvoir les comportements propices à une balance énergétique équilibrée et à prévenir l’apparition du surpoids et de l’obésité, chez les enfants grandissant dans des familles défavorisées sur le plan socio-économique. Au total, 33 articles rapportant les résultats de 14 interventions différentes ont été inclus dans cette revue ; la majorité des interventions étaient des essais contrôlés randomisés, réalisés en Europe ou aux Etats-Unis depuis 1990.
Les résultats mettent en évidence des effets bénéfiques de ces interventions sur :
- les paramètres anthropométriques (dans 4 études sur les 15 ayant examiné ces facteurs) ;
- la date d’initiation ou la durée de l’allaitement maternel (dans 9 études sur 18) ;
- les autres pratiques alimentaires (dans 11 études sur 16) telles que l’âge du début de la diversification ou encore le « nourrissage réactif ». Cette pratique (en Anglais : responsive feeding) reflète la réciprocité durant le repas entre l’enfant et la maman et est maintenant considérée comme un moyen prometteur de promouvoir des habitudes alimentaires favorables à la santé. Le nourrissage réactif s’appuie en particulier sur l’attention portée par la maman aux signaux de faim et de satiété chez son enfant ;
- les apports alimentaires et nutritionnels (dans 7 études sur 8) ;
- l’activité physique (dans 4 études sur 7) ;
- les activités sédentaires, en particulier l’exposition aux écrans (dans 1 étude sur 3) ;
- et le sommeil (dans 1 étude sur 2).
Les auteurs mettent en avant le fait que les interventions les plus efficaces pour promouvoir l’allaitement maternel sont celles étant initiées avant la naissance. C’est le cas aussi des interventions visant à diminuer le risque d’obésité. Pour augmenter l’efficacité de ces dernières, il est également recommandé de les poursuivre au minimum jusqu’aux 2 ans de l’enfant et d’inclure plusieurs composantes comportementales. Parmi les autres paramètres propices à la réussite de l’intervention, les auteurs citent en particulier le fait de s’adresser aux femmes qui deviennent mères pour la première fois, de s’appuyer sur des équipes multidisciplinaires ou encore de faire participer des groupes de pairs à l’intervention.
Pour conclure, cette revue de littérature met en lumière l’intérêt de mettre en place des interventions auprès des familles socialement défavorisées, au cours des 1000 premiers jours de l’enfant, pour promouvoir une balance énergétique équilibrée et prévenir l’obésité. Parmi les recommandations des auteurs pour de futures études d’interventions, on peut retenir les suivantes : augmenter l’engagement des pères, mettre l’accent sur la prévention du tabagisme pendant la grossesse ou encore utiliser les réseaux sociaux pour la mise en œuvre de l’intervention.
LIORET, S. HARRAR, F. BOCCIA, D. « et col. » The effectiveness of interventions during the first 1,000 days to improve energy balance-related behaviors or prevent overweight/obesity in children from socio-economically
disadvantaged families of high-income countries: a systematic review. Obesity Reviews, 2023, 24, 1, e13524 (doi: 10.1111/obr.13524).