Chez les enfants de moins de 3 ans, le Comité de nutrition de la société française de pédiatrie (CNSFP) s’inquiète d’un dépassement des apports recommandés en vitamine A, voire parfois des limites de sécurité, ceci en dehors de toute conséquence clinique.
En 2015, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) revoyait à la baisse les valeurs nutritionnelles de référence (DRV) pour la vitamine A (tableau).
Apports conseillés et limites de sécurité en vitamine A chez l’enfant de 0 à 3 ans (µg équivalent rétinol [ER]/jour)
Âge |
ANC (Afssa 2001) Vitamine A totale |
DRV (Efsa 2015) Vitamine A totale |
Limite de Sécurité (SCF 2002) Vitamine A préformée |
0-6 mois | 350 | 350* | 600 |
6-12 mois | 350 | 250 | 600 |
1-3 ans | 400 | 250 | 800 |
*Adequate Intake (2013) ; ANC : Apports nutritionnels conseillés, Afssa : Agence française de sécurité sanitaire des aliments ; SCF : Scientific Commitee on Food
Avant 3 ans, selon l’étude Nutri-bébé (2013), les apports totaux en vitamine A (vitamine A préformée d’abord, β-carotène avec la diversification) dépassent les recommandations. Majorés par des suppléments, ils dépassent même la limite de sécurité avant 12 mois. Pour le jeune enfant, les principales sources en vitamine A sont les laits infantiles, puis la viande et les végétaux et ensuite les produits laitiers.
Le CNSFP se réjouit de la nouvelle réglementation européenne de 2015 (applicable en 2020) abaissant de 180 à 114 µg/100 kcal la teneur maximale autorisée en vitamine A des préparations pour nourrissons et de suite. Il recommande la réduction de la teneur en vitamine A des céréales et aliments pour les jeunes enfants. Enfin, une supplémentation en vitamine A n’est pas recommandée chez les enfants nés à terme et correctement nourris, hormis dans certaines situations pathologiques.