AccueilArticlesEn direct des rencontres du British Feeding and Drinking Group : alimentation des seniors et santé

En direct des rencontres du British Feeding and Drinking Group : alimentation des seniors et santé

Article
Publié le 14/05/2018
Publié le 14/05/2018
Temps de lecture : 7 minutes
En direct des rencontres du British Feeding and Drinking Group : alimentation des seniors et santé
Fotolia

Comment améliorer la santé des personnes âgées par l’alimentation ? Les scientifiques présents à Lyon les 12 et 13 avril 2018 aux 42èmes rencontres internationales du BFDG (British Feeding and Drinking Group) ont présenté les derniers résultats de la recherche sur les comportements alimentaires visant à répondre à cette question.

 

Personnes âgées : les bienfaits d’une bonne hydratation

La déshydratation est une situation à risque fréquemment rencontrée chez les personnes âgées. Dans le cadre d’un essai contrôlé randomisé, des chercheurs de l’Université de Swansea (Royaume-Uni) ont évalué, chez 42 personnes âgées de 53 à 87 ans, l’effet de la consommation habituelle d’eau sur l’humeur, les performances cognitives et la fonction endothéliale, considérée comme un marqueur de la santé vasculaire.

Les résultats montrent une corrélation significative et positive entre la quantité habituelle d’eau consommée chaque jour et le fait de se sentir en état de lucidité (P = 0,02). Par ailleurs, de meilleurs comportements vis-à-vis de l’ingestion de liquides sont associés à un sentiment plus grand d’être rempli d’énergie (P = 0,04) ainsi qu’à une meilleure mémoire à court terme (P = 0,03). De la même façon, la fonction endothéliale va en s’améliorant avec la qualité des comportements relatifs à l’hydratation (P = 0,01).

En conclusion, cette étude met en lumière les possibles effets protecteurs d’une hydratation adéquate chez les personnes âgées, tant sur l’humeur et la fonction cognitive que sur la santé vasculaire.

 

Des recettes de cuisine pour aider à modifier durablement les comportements

Des chercheurs de l’Université de Bournemouth (Royaume-Uni) ont mis en place un essai contrôlé randomisé auprès de 100 adultes âgés de 55 à 97 ans afin d’évaluer l’effet de l’exposition à des recettes de cuisine sur la consommation d’œufs et l’ingestion de protéines. Pendant trois mois, les participants du groupe intervention ont reçu, toutes les deux semaines, en plus d’informations nutritionnelles sur l’importance des protéines, six recettes à base d’œufs ainsi que des sachets d’herbes aromatiques et épices nécessaires à leurs réalisations. Les participants du groupe contrôle n’ont, quant à eux, reçu que des informations nutritionnelles.

Après les trois mois d’intervention, la consommation d’œufs a augmenté dans les deux groupes, sans différence significative intergroupe. Trois mois après la fin de l’intervention, les participants ayant été exposés aux recettes de cuisine ont maintenu une consommation élevée d’œufs, alors que ceux du groupe contrôle ont retrouvé leur niveau initial de consommation (P = 0,047). Aucune différence entre groupes n’a cependant été mise en évidence concernant l’ingestion totale de protéines, en fin d’intervention ou après les trois mois de suivi.

Cette étude met en évidence que l’exposition à des recettes de cuisine peut être une stratégie efficace pour aider à orienter durablement les comportements alimentaires des personnes âgées et promouvoir ainsi des choix favorisant une meilleure santé.

 

Les flavonoïdes pour lutter contre le déclin cognitif

Les flavanones sont des polyphénols entrant dans la catégorie des flavonoïdes et principalement présents dans les agrumes. Une équipe de recherche de l’Université de Reading (Royaume-Uni) a réalisé un essai randomisé en double aveugle au cours duquel 37 personnes âgées de 60 à 81 ans, sans troubles cognitifs, ont consommé quotidiennement, pendant huit semaines, 500 ml d’un jus d’orange riche en flavanones (610 mg/l) et pendant huit autres semaines les mêmes quantités d’un jus d’orange contrôle isocalorique à faible teneur en flavanones (74 mg/l). La fonction cognitive a été évaluée au moyen d’une batterie de tests cognitifs, ainsi que l’humeur, avant et après chacune des périodes de huit semaines, qui étaient elles-mêmes espacées de quatre semaines.

Après les huit semaines de consommation du jus d’orange riche en flavanones (hespéridine et narirutine), une amélioration de la fonction cognitive a été observée. Ce bénéfice n’a pas été retrouvé dans le cas de la consommation du jus d’orange contrôle. Concernant l’humeur, aucun effet de la consommation de jus riche en flavanones n’a par contre été mis en évidence.

En conclusion, la consommation régulière d’aliments riches en flavanones peut représenter une stratégie facile à mettre en œuvre pour réduire le déclin cognitif chez les personnes âgées en bonne santé.