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Alimentation de complément chez le jeune enfant : les nouvelles recommandations européennes

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Publié le 03/04/2017
Publié le 03/04/2017
Temps de lecture : 7 minutes
Alimentation de complément chez le jeune enfant : les nouvelles recommandations européennes
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Les nouvelles recommandations européennes liées à la diversification alimentaire chez le jeune enfant mettent en avant l’importance de la période d’allaitement maternel exclusif ainsi que le besoin d’introduire des aliments variés, y compris des allergènes, dès le début de la diversification. La prise en compte par les parents des signaux de faim et de satiété de l’enfant est un autre élément clé de ces recommandations.

La Société Européenne de Gastroentérologie, Hépatologie et Nutrition Pédiatrique met à jour ses recommandations concernant l’alimentation de complément chez le jeune enfant. Ces recommandations sont issues d’une revue systématique de littérature et concernent les enfants européens, nés à terme et en bonne santé, au cours de leur première année de vie. Par alimentation de complément, les auteurs désignent tout aliment, solide ou liquide, autre que le lait maternel ou le lait infantile.

  1. Les premières recommandations sont liées à l’âge d’introduction de l’alimentation de complément :
    • L’allaitement maternel est recommandé pendant les 4 premiers mois de la vie de l’enfant de façon exclusive et pendant les 6 premiers mois, de façon exclusive ou prédominante.
    • L’introduction des aliments de complément devrait se faire après l’âge de 4 mois et ne devrait pas être retardée après 6 mois.
  2. Par ailleurs, de nombreuses autres recommandations concernent le contenu de l’alimentation de complément :
    • La poursuite de l’allaitement maternel est recommandée pendant l’introduction des aliments de complément.
    • Les aliments de complément doivent être adaptés à la culture de la population et doivent être variés en termes de textures et de goûts. L’accent est mis sur l’importance d’introduire des légumes verts au goût amer.
    • Le lait de vache peut être introduit en petite quantité, mais il ne doit pas représenter la boisson principale de l’enfant avant l’âge de 1 an.
    • Les aliments allergènes peuvent être proposés dès le début de la diversification. Le gluten peut être introduit entre 4 et 12 mois, en évitant les charges élevées en gluten, tant dans les premières semaines après l’introduction que, plus globalement, durant l’enfance. Chez les enfants à haut risque d’allergie à l’arachide, celle-ci doit être introduite entre 4 et 11 mois, sous la supervision d’un professionnel.
    • L’alimentation de complément doit comporter des aliments naturellement riches en fer, tels que des produits carnés, ou des aliments enrichis en fer.
    • Le sucre et le sel ne devraient pas être introduits à l’alimentation de complément. Les jus de fruits et les boissons sucrées devraient également être évités.
    • Une diversification alimentaire de type végétarienne ou végétalienne n’est pas formellement proscrite. Elle doit cependant être mise en place sous contrôle médical ou diététique afin d’éviter les carences en vitamines B12 et D, en fer, zinc, folate, calcium, acides gras polyinsaturés oméga-3 à longue chaîne et en protéines. Les auteurs mettent en garde les parents souhaitant faire suivre ces régimes alimentaires à leur enfant sur les graves conséquences pouvant être liées au non-suivi des prescriptions de suppléments alimentaires.
  3. Enfin, les dernières recommandations concernent les stratégies générales à adopter par les parents en termes de méthode d’alimentation :
    • L’utilisation prolongée d’aliments en purée est à proscrire. L’introduction des textures doit suivre le développement de l’enfant ; par exemple l’introduction des textures grumeleuses est recommandée entre 8 et 10 mois.
    • L’enfant doit être amené à manger progressivement par lui-même. A partir de 12 mois, il devrait principalement boire avec un verre ou une tasse d’apprentissage.
    • Les parents sont encouragés à nourrir leur enfant en réponse aux signaux de faim et de satiété de celui-ci, en évitant d’utiliser l’alimentation comme un réconfort ou une récompense.

Les auteurs de ces recommandations insistent sur l’importance qu’elles atteignent en particulier les populations à risque telles que les familles présentant les niveaux socio-économiques les plus bas. Par ailleurs, le professionnel qui relaie ces recommandations aux familles devraient en profiter pour donner d’autres conseils de santé, tels que la promotion des opportunités de jeux favorisant l’activité physique chez l’enfant.